« Inside | Outside » – Joel Meyerowitz – Polka Galerie
La galerie Polka est heureuse de présenter «Inside | Outside», une plongée inédite dans l’univers du photographe américain Joel Meyerowitz. Pour la première fois, l’artiste revisite son œuvre de façon transversale, en se débarrassant du cadre formel et rigoriste de la série ou de l’œuvre iconique. De ses débuts, dans les rues grouillantes de New York jusqu’au temps de la contemplation et de l’introspection lascive, quelque part en Toscane ou dans les ateliers de Cézanne et Morandi.
L’image alors n’existe plus par elle-même mais dans une cohabitation nouvelle. La lecture combinée de plusieurs échos, ombres et tableaux juxtaposés, forme de nouvelles notes fondamentales, des harmoniques visuelles et chromatiques, des séquences expérimentales qui par résonance, entrent en conversation.
« Les photographes de ma génération sont parfois enfermés dans leur boîte sans pouvoir en sortir. Il est bon qu’un œil extérieur vienne l’ouvrir de temps en temps, pour libérer des images auxquelles on ne pense plus ou bien créer des associations intempestives. Comme cette femme qui regarde par la fenêtre – que j’ai toujours adorée, sans jamais l’avoir montrée – et qui semble regarder vers ces fruits posées sur un journal prises en à-pic. Les photos, ainsi soustraites aux séries auxquelles elles étaient liées, réaffirment leur pouvoir d’image singulière. »
L’exposition « Inside | Outside » revisite, avec une liberté totale et l’amitié complice de l’artiste qui confie au spectateur les clés de ses partitions, soixante ans de production photographique. Le bilan d’une vie à observer les hommes et le paysage. Cette relecture est un hommage en même temps qu’une lecture critique de l’œuvre, à l’épreuve du temps. Les pistes de lecture de cet accrochage sont innombrables.
L’une consiste à l’analyser selon le prisme de la frontière, de la lisière, de la démarcation, du miroir entre deux mondes à la Lewis Carroll : l’appartement surgit dans une forêt, la plage sur les rebords d’une baignoire vide, le rythme de la vie bourdonnante dans le reflet des verres vides d’une table à l’abandon. Une partie de l’exposition est composée de diptyques, de paires stéréoscopiques qui rapprochent les images selon différents scénarios – jeux d’échelles, de couleurs, de géométries, clins d’œil narratifs – et parfois au fil de solidarités souterraines et secrètes qui éclatent à la surface des tirages.
La courbe d’un pont new-yorkais, celle d’un chemin de campagne italienne. Le clair obscur de deux clins d’œil sur une ville gigantesque. La porte qui guide le spectateur vers l’horizon. Celle qui le conduit vers le mur vide d’un musée et des paysages métaphysiques. Le noir et blanc d’un instant photographique, la couleur du suivant après le premier coup de déclencheur – quand la vie a continué pendant quelques secondes. Avant une rétrospective d’envergure que lui consacrera le Tate Modern en 2020, l’exposition « Inside | Outside » est une occasion unique de découvrir en avant première, les harmoniques inédites de Joel Meyerowitz.
A PROPOS DE JOEL MEYEROWITZ
Joel Meyerowitz est né à New York, dans le Bronx, en 1938. Photographe de rue dans la lignée d’Henri Cartier-Bresson et Robert Frank, il est l’un des premiers, avec Stephen Shore et William Eggleston à privilégier la pellicule couleur à l’époque du tout noir & blanc.
Son premier livre, « Cape Light », publié en 1978, est devenu un classique de la photographie couleur et a été vendu à plus de 150.000 exemplaires. Quelques années plus tard, avec « Wild Flowers » (1983), il replonge avec humour dans la ville et ses rituels, aux États-Unis, au Mexique, en France, en Espagne et au Maroc, à travers l’exploration de la nature urbaine et de quelques-uns de ses jardins sauvages. Et en 1994, il est le co-auteur de Bystander : « A History of Street Photography », un livre devenu aujourd’hui une référence dans la street photographie.
Dès le début des années quatre vingt dix, le photographe américain va dépasser la photographie de rue pour se tourner le portrait («Redheads », 1991) le paysage (« Tuscany : Inside the Light », 2003) et l’étude des harmonies chromatiques au profit d’une œuvre plus contemplative. Plus récemment, il a passé trois ans à capturer les derniers espaces naturels de la ville de New York. Une sélection d’images issues de ce travail a été exposée au Musée de la Ville de New York (2009-10) et a été publiée dans «Legacy : The Preservation of Wilderness in New York City Parks » (Aperture, 2009).
L’artiste a été le seul photographe à pouvoir accéder aux ruines du World Trade Center juste après le 11 septembre 2001. Les images capturées à cette occasion sont une archive inestimable et une témoignage sans égal de l’histoire de Ground Zero. Elles ont été exposées dans plus de 200 villes et 60 pays.
Depuis le début de sa carrière, Joel Meyerowitz a publié plus d’une douzaine de livres et une rétrospective de son œuvre, « Taking my time » a été éditée par les éditions Phaidon en 2010. Il a par ailleurs produit et dirigé son premier film en 1998, «Pop», le journal de son road-trip de trois semaines avec son fils, Sasha, et son père vieillissant, Hy.
Parmi les principales exposition autour de son travail, peuvent être mentionnées celle de la Eastman House de Rochester en 1996 ainsi que « My European Trip » au Musée d’Art Moderne de New York en 1968. Joel Meyerowitz a représenté les États-Unis au sein de la Biennale d’Architecture de Venise en 2002 et a reçu plus d’une douzaine de prix, dont la bourse du Guggenheim et le « Deutscher Fotobuchpreis ».
Une importante rétrospective de son travail a également été organisée par la Maison Européenne de la Photographie en 2013. Les œuvres de Meyerowitz sont visibles dans de nombreuses collections publiques, notamment au sein du Musée d’Art Moderne, du Metropolitan et du Whitney Museum of American Art de New York.
[Source : communiqué de presse]
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