Hyancinthe Ouattara, Une oeuvre expressionniste à la galerie Aroa
Ce choix de présenter chez AROA l’oeuvre de Hyacinthe Ouattara est issu d’une rencontre.
Cette rencontre entre Arantza Aramburu, agent artistique de photographes, et Marie-Claude Le Floc’h, fondatrice et directrice de la galerie AROA. La première, après avoir repéré ce jeune artiste du Burkina Fasso lors de DAK’ART 2018, la réputée biennale d’art contemporain africain, a décidé de promouvoir ce travail à Paris. La seconde a partagé ce coup de coeur et désiré inscrire Hyacinthe Ouattara dans sa programmation 2019. Elles ont sélectionné ensemble une trentaine d’oeuvres récentes : tableaux, encres, dessins, sculptures textiles.
Son travail;
Dans le fait de peindre, il y a pour Hyacinthe Ouattara un aspect libérateur et « thérapeutique ». C’est pourquoi il crée des personnages qui portent ses états d’âme, développant un expressionnisme ancré sur des formes primitives, souvent fantomatiques ou oniriques.
L’humain est au coeur de l’oeuvre de l’artiste, d’abord en véritable choc frontal : rencontre en face à face avec ses grandes silhouettes longilignes énigmatiques, décryptage de ses visages qui nous guettent et nous dérangent. Puis l’humain se fait tout petit pour se démultiplier au milieu d’une foule cachée, se glisser dans les entrailles des toiles et aquarelles qui deviennent des « cartographies humaines ». Le ressenti d’yeux qui nous observent peut devenir obsessionnel, comme le jeu Où est passé Charlie ? Ambivalence entre apparition et disparition.
L’artiste se voit comme un grand enfant qui s’amuse quand il crée. La gestuelle dans ses dessins est spontanée, presque ludique. Il ose la couleur, souvent contradictoire : la couleur noire pour les cris de ses visages, les couleurs vives, tendres, translucides, pour faire vibrer la joie. Dans ses oeuvres, les multiples visages apparaissent et disparaissent au gré des couches de matières qui s’accumulent. Car la nature expressionniste de l’oeuvre de cet artiste tient aussi à l’expérimentation et la forte présence de matériaux et textures diverses.
C’est d’ailleurs à partir de chute de tissus et de bouts de vêtements assemblés et noués qu’il aborde la création en volume, appelant sa sculpture « l’anatomie de tissus ». Ses sculptures en textiles torsadés et noués reprennent cette obsession de l’organique et travaillent la notion de lien. Quant à ses installations, elles mêlent différents supports, objets usuels, grandes toiles volantes, vêtements, vidéo, photographie, l’artiste proposant ainsi un questionnement sur l’équilibre et le déséquilibre, et toujours une réflexion sur la mémoire.
A nous, spectateurs, d’entrer dans sa pensée, et dans un univers aussi éloigné de la peinture africaine traditionnelle que des repères de la jeune création occidentale actuelle.
[Source : communiqué de presse]
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