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Hatch présente sa nouvelle exposition collective “Infinite Looping in Harmony”

Pour sa première exposition collective, le project space HATCH réveillait un vieux garage de la Goutte-d’Or à pas de danse hip-hop. Nostalgique de ce temps du garage, HATCH revient avec une nouvelle exposition collective, intitulée “Infinite Looping in Harmony”. Elle prend ses quartiers au cœur du marais, au 43 rue Notre-Dame-de-Nazareth, du 27 mars au 11 avril.

Cette fois-ci, il ne s’agira pas de danse, mais de musique. À l’instar de sa prédécesseure, Garage Band, l’exposition réunit une famille d’artistes sur un tempo résolument rythmique, abstrait et coloré.

Douze artistes, une bande son planante, une esthétique irrégulière et colorée sont autant d’ingrédients clés pour le nouveau group show, Infinite Looping in Harmony, élaboré par HATCH.

L’exposition ouvre la saison 2023 par un plongeon dans la cosmogonie jazzy de Richard Sears, pianiste habité par les œuvres proposées dans l’espace, par l’idylle naissante entre les rythmes et les formes. Ce musicien et compositeur, originaire de San Francisco, imagine une installation sonore originale qui intègre les bruits des artistes à l’ouvrage : sons d’atelier ou d’inspiration se mêlent à sa partition qui se joue sans discontinuer dans l’espace d’exposition.

Leo Orta, Fauteuil Oiseau (fauteuil), 2022, Fibre de verre, EPS, peinture acrylique et laque PU, 83,5 × 83 × 75 cm. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de La Patinoire Royale

Infinite Looping in Harmony est une invitation au voyage psychédélique : la répétition des motifs de Sears monte à la tête du visiteur, et envoie en orbite la constellation des œuvres présentées. La chorégraphie qui en résulte nous submerge dans une expérience polyphonique, synesthésique et sensuelle. Ici, la musique est envisagée de façon aléatoire, auto génératrice, soumise au pur hasard que peuvent rencontrer ceux qui un jour ont fait l’expérience de l’espace.

Sears est le chef d’orchestre de l’exposition, et sa partition donne le tempo à tout le reste, sans plan précis, ni feuille de route, autre que celle que voudra lui donner le spectateur. Les yeux s’accrochent aux supports multiples proposés par les artistes, tableaux, sculptures, installations, performances, tandis que l’oreille s’arrime aux notes pour le début de ce ballet, de cette expérience spatiale infinie.

Les rythmes sont ceux de l’avant-garde musicale des années 70, qui très tôt trouve dans les boucles et les répétitions la possibilité d’une île, d’une liberté, d’une invention, d’un art. C’est à ceux-là que Infinite Looping in Harmony renvoie et rend hommage via ses mantras musicaux qui dansent dans le void d’un monde en déclin.

La déconstruction opérée par la musique erratique et dodécaphonique de Richard Sears est l’exact pendant des œuvres de Théo Massoulier ou Romain Sarrot, rendant l’imprégnation par le visiteur plus profonde encore, jusqu’à l’excès, jusqu’au malaise.
L’impact émotionnel est décuplé ici, et l’infinité de collusions évoquées laisse persister
dans l’espace le scintillement lointain des notes du pianiste.

C’est la fin du monde technique et post industriel qui trouve son écho dans cette musique déconstruite, et permet l’émergence ici du propos des sculptures de Leo Orta, de ses formes ni humaines ni animales, ni vivantes ni mortes, ce quasi blob qui nous fascine si étrangement. L’alchimie entre ces formes de vie, l’obsession de l’organique se retrouve aussi dans les peintures de Janine van Oene ou Vika Prokopaviciute. Quelles formes, quelles recherches, quelles consciences politiques charrieront les créations de demain, pour continuer de nous bouleverser, de nous alerter, de nous surprendre ?

Janine van Oene, Couple calice, 2022, huile sur toile, 175 x 165 cm. Photo : Jonathan de Waart. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Gerhard Hofland

Veronika Hilger, ou Anna Virnich explorent l’opposition des contraires, l’élan vital contre la puissance inéluctable du temps qui passe, Arnaud Eubelen, lui, réécrit le monde et le design selon ses propres codes. Enfin, Thomas van Rijs et Leo Maher effectuent un nécessaire travail de mémoire, agrégeant harmonieusement les matières du passé à celles du présent. Une génération est là, rassemblée, incarnant chaque ramification du monde de demain.

HATCH confirme avec ce projet ambitieux sa place dans l’avant-garde de l’art contemporain, et tente de rendre perceptible l’infinie création qui se cache derrière un langage habituellement silencieux.

Margaux Beytout

! Vernissage initialement le 28 mars déplacé au lundi 27 mars de 19h à 21h

Lundi 3 avril, 20h-21h
Concert de Richard Sears avec Cyril Drapé et Francesco Cignilio, réservez ici

[Source : communiqué de presse]

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