Gonzalo Borondo « Merci » au Temple des Chartrons – Bordeaux
L’extraordinaire Temple des Chartrons, édifice patrimonial classé construit en 1810 par la congrégation protestante, sert d’écrin à l’un des projets les plus singuliers de la saison, vaste cosmologie immersive invitant le public à pénétrer dans l’univers empreint des notions d’espace et de temps, d’une incroyable puissance poétique et sensible de Gonzalo Borondo.
L’artiste cherche en effet dans chaque lieu à combiner des détails du décor naturel avec son travail. Ainsi, une fenêtre, une porte, un vitrail peuvent relier deux univers, le réel et le poétique qui émergent à partir de sensations, d’histoires et de matériaux trouvés sur place, comme une résonance profonde résumée par son credo : « nous ne voyons qu’une petite part de la réalité, mais ce que nous ne voyons pas fait que notre réalité existe ». Réalisée après plusieurs mois de résidence dans le lieu, l’œuvre in situ de l’artiste espagnol Gonzalo Borondo prend place dans un espace qui rouvre au public après des décennies de fermeture.
Si le paysage correspond à l’étendue de nature que couvre notre regard, existe-t-il un paysage en dehors de notre entendement ?
L’exposition Merci est une proposition immersive qui questionne notre rapport complexe et contradictoire à la nature, à travers un déplacement du végétal au sein de l’espace symbolique du temple des Chartrons. Gonzalo Borondo confronte les résonnances psychologiques du temple, construit en 1832 et fermé depuis 50 ans, à l’introduction, la sanctuarisation et aussi le sacrifice des plantes, dont la lente transformation est partie intégrante du spectacle. Le temps suspendu devient cyclique, sensible, imperceptible et multiple. À travers une série de juxtapositions d’images vidéo, de peinture, de jeux de perspective et de changements d’échelles spatiales et temporelles, un parcours à la fois sensoriel et métaphysique empêche une lecture unique. Ainsi, ce rapport conflictuel se présente non pas en opposition mais comme la possibilité d’une rencontre, d’un équilibre, à condition de déplacer notre regard sur l’environnement.
Cette exposition de l’artiste espagnol Gonzalo Borondo est l’une des expositions principales organisée dans le cadre de la saison culturelle Liberté ! Bordeaux 2019.
À PROPOS DE GONZALO BORONDO
Né en 1989 en Espagne, Gonzalo Borondo allie de manière exceptionnelle les techniques du graffiti et de la peinture classique. Après une formation académique aux Beaux-Arts, il passe une année à Rome. À son retour à Madrid, il cherche à casser les codes traditionnels de l’art urbain, s’éloigne aussi de la culture pop et propose une nouvelle vision du genre. Le Madrilène qui maîtrise à la perfection les techniques de peinture à l’aérosol et au rouleau gratte aussi les vitrines délaissées des commerces qui se vident petit à petit et scrute ce qui se passe à l’intérieur. Côté rue, sa large palette lui permet de donner forme à des visions puissantes, semblant surgir d’un passé immémorial. Côté galeries, à la routine commerciale il préfère imaginer des formes alternatives. Ce qu’il a fait en 2015 à Londres avec l’exposition « Animal », puis à Marseille en 2018 dans le cadre singulier et poétique du marché aux puces avec « Matière noire », sa plus grande exposition à ce jour.
[Source : communiqué de presse]
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