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Gaîté lyrique – Le Folklore du Web – mai, juin et juillet 2011

Le Folklore du Web 2011

Internet a généré son propre folklore. Une culture populaire née de la rencontre créative entre individus et logiciels qui prend de multiples formes : des fonds d’écran étoilées ou gifs animés emblématiques des débuts du web, à la prolifération des LOLS cats, images rigolotes de chats, aux vidéos youtube et phénomènes viraux, comme le Star War Kid, le Rickroll et autre Bed Intruder.

Devant la prolifération, les artistes questionnent ces us et coutumes et se réapproprient ce matériau. Une fois par mois, la Gaité lyrique se transforme en “surfing club”, et invite à découvrir différentes facettes de cette pop culture informatique.

Mercredi 25 mai à 19h : Aram Bartholl – artiste berlinois – met internet à la rue
Gaîté lyrique, Auditorium – 5€ /3€ / gratuit (adhérents)

L’artiste berlinois s’applique à déverser l’internet dans le monde réel et à matérialiser cette culture populaire dans les rues.  Il a ainsi installé les marqueurs rouges de Google Maps dans des endroits précis de la ville, transformé les piétons en avatars, disséminé des captchas (ces suites de lettres et de chiffres déformés qu’il vous faut reproduire afin de vérifier que vous êtes un humain et non un robot spammeur) parmi les graffitis sur les murs. Il est également membre actif du F.A.T Lab (club d’artistes militants des cultures libres) et l’inventeur du Speedshow, exposition express de net.art dans un cybercafé où les écrans ont été loués pour quelques heures.
Son dernier projet en date, Dead Drops est une version actualisée de la « boîte aux lettres morte », caches discrètes utilisées par les espions pour échanger des infos top secrètes ou déposer des microfilms. Un dead drop prend la forme d’un clé USB cimentée dans les murs, accessible à tous, chacun pouvant y déposer ou télécharger des fichiers en tout anonymat, en y connectant son ordinateur portable. Un réseau peer to peer qui se manifeste en dur dans l’espace public, et auquel chacun peut contribuer. Plus de 400 “dead drops” ont été installés à travers le monde, aux Etats-Unis, en Allemagne et en France…  (Marie Lechner)

Mercredi 23 juin à 19h : Etienne Cliquet retrace l’histoire de la démo, avec travaux pratiques…
Gaîté lyrique, Auditorium – 5€ / 3€ / gratuit (adhérents)

Rencontre avec Etienne Cliquet autour de cette oeuvre manipulable qu’est la « démo ».
Mother of all demos, de Douglas Engelbart.

L’esthétique du “demo or die” provient de l’expression “publish or perish”. Si un livre n’est rien tant qu’il n’est pas publié, un programme n’est rien sans sa démo. La démo, manipulation en live d’oeuvres numériques, était la forme d’exposition privilégiée du défunt collectif en ligne Téléférique. Etienne Cliquet est le confondateur de cette plate forme qui proposait de 1999 à 2005 des programmes artistiques à télécharger. Aujourd’hui, il poursuit en solo avec son projet Ordigami, recherche en origami assisté par ordinateur, et enseigne le multimédia à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse où il était commissaire en février de l’exposition Démos Fantômes.
« La démo, expression forgée au cours de l’histoire de l’informatique, désigne la présentation d’un outil (logiciel ou matériel) que l’on manipule en public pour en montrer les possibilités. Ni performance, ni conférence, ni exposition, la démo trace une voie à part, propre à une culture d’internet, des machines, des interfaces et des logiciels » définit l’artiste.
Il retracera l’histoire de cette culture populaire de la démo, depuis la « Mother of all demos » de Douglas Engelbart, inventeur américain qui présenta au public le 9 décembre 1968 la première souris informatique (mais aussi la métaphore du bureau, la visioconférence, le courrier électronique ou encore le système hypertexte) à des formes plus contemporaines comme le “live coding”, en passant par la scène démo, ces surdoués du code qui se retrouvent lors de «démoparties», marathons de la programmation où ils rivalisent pour pousser toujours plus loin les limites de la machine. (Marie Lechner)

Mercredi 27 juillet 2011 à 19h : Skater le web avec Tobias Leingruber  dans le cadre de « Public Domain » – Skateboard culture
Gaîté lyrique, Auditorium – 5€ / 3€ / gratuit (adhérents)

S’inpirant de la manière dont les skateurs se réapproprient l’espace public, l’artiste berlinois propose de modifier l’expérience de la navigation sur le web.

Parmi les métaphores qui continuent de squatter nos cerveaux depuis les premiers jours du World Wide Web, il y a celle persistante de « surfer le web ». Surfer renvoie à l’image d’une personne cool, qui fait quelque chose de stylé et de spectaculaire. Une métaphore qui pouvait convenir aux débuts du web, parce que « comme le surfeur qui attend dans l’eau pour attraper une bonne vague, l’utilisateur de l’internet des débuts devait être très patient en attendant que le modem télécharge la page suivante », constate Tobias Leingruber. Mais qui est aujourd’hui périmée. L’artiste berlinois propose de la remplacer par l’expression « skater le web ». C’est ce que le fondateur d’Artzilla.org se propose de faire avec cette collection d’extensions expérimentales et artistiques, hackant les navigateurs web et permettant de modifier en profondeur l’expérience d’internet.
Marre que les architectes et designers du web décident à votre place de la manière dont vous accédez à l’information? Vous voulez un fond noir sur google.com, remplacer les publicités par des oeuvres d’art en ligne, remonter le temps en transformant tous les sites croisés en pages clinquantes façon web amateur, Artzilla est la solution pour se réapproprier l’espace public qu’est le net. « Les skateurs voient le monde différemment des gens ordinaires. Ils sont en mission, et ils ont du style. Ils voient des endroits hallucinants là où d’autres ne voient que du béton. Quand vous skatez les rues, vous utilisez l’architecture publique d’une manière non prévue et non souhaitée par les concepteurs. Vous risquez de vous embrouiller avec les agents de sécurité, mais ça ne vous arrêtera pas. Il vous reste à appliquer cette idée à votre comportement online et, au lieu de surfer, de skater le Web ! » (Marie Lechner )

Les conférences de mars et avril 2011 sont à retrouver en podcast sur le site d’ARTE Creative, partenaire de Folklore du web à la Gaîté lyrique :

Gaîté lyrique

3 bis rue Papin – 75003 Paris
M° Réaumur-Sébastopol, Arts et Métiers et Strasbourg Saint-Denis

[Visuel : Ice Cream Guy, Jumping Michael Cera, Disaster Girl, Chubby Girl, Happy Leonardo]

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