“Frank Horvat 50-65” : une exposition hommage présentée au Château de Tours jusqu’au 30 octobre
Le Jeu de Paume rend hommage au photographe Frank Horvat, disparu le 21 octobre 2020 à l’âge de 92 ans, par une exposition présentée au Château de Tours jusqu’au 30 octobre 2022. Accompagnée d’une monographie, elle apporte une vision renouvelée sur l’ardente activité du photographe durant ses quinze premières années de carrière, de 1950 à 1965, période durant laquelle il affirme une personnalité hors norme d’auteur-reporter et de photographe de mode.
L’exposition se concentre sur 1950-1965, période d’intense activité du photographe, avec une sélection rassemblant les icônes de mode mais aussi son travail moins connu de photoreporter, dans le contexte de la presse illustrée d’après-guerre. Elle aborde ses années de photojournalisme pour les magazines internationaux dans les années 1950, ses essais parisiens, l’apogée de sa carrière dans la mode au tournant des années 1960, et un essai personnel autour de grandes villes du monde entier, réalisé en 1962-1963 et resté largement inconnu.
L’exposition est réalisée à partir des archives du photographe conservées dans sa maison studio de Boulogne-Billancourt : tirages originaux, vintages, documents d’époque, planches contacts et ouvrages, dont des images emblématiques mais aussi de nombreux inédits. Elle inclut aussi 55 tirages produits spécialement par le Jeu de Paume pour l’occasion. La plupart des tirages argentiques ont été faits par des tireurs de renom, comme Georges Fèvre, Jules Steinmetz, Hervé Hudry et Guillaume Geneste.
Cet hommage explore les jeunes années de Frank Horvat, sa rencontre avec Henri Cartier-Bresson et son rêve d’intégrer l’agence Magnum, ses voyages au Pakistan, en Inde et à Londres qui lui valent d’être sélectionné par Edward Steichen pour la célèbre exposition The Family of Man. Sa première grande série au Pakistan le révèle déjà comme un photographe du corps et de l’intime. Le thème des relations entre la personne regardée et le regardeur, qu’on retrouvera tout au long de la période abordée, y est déjà présent.
C’est à Paris, où il s’installe définitivement que Frank Horvat réalise en 1956 ses travaux les plus singuliers : un grand reportage sur la prostitution, les cabarets et spectacles de strip-tease, dont une magistrale série sur le Sphinx à Pigalle. Ces travaux l’amènent à tester un nouveau téléobjectif, qui lui inspire la série Paris au téléobjectif dans laquelle le grain et l’écrasement des perspectives restituent une image très moderne de la ville.
Au tournant des années 1960, Frank Horvat effectue une ascension rapide dans le milieu de la mode, se faisant remarquer par son utilisation du Leica, un “style reportage” de ses images et le naturel de ses mannequins, en particulier pour Jardin des Modes, Vogue britannique et Harper’s Bazaar. Ses modèles sont de fortes personnalités avec un destin hors norme, telles Anna Karina, Nico, Simone d’Aillencourt, Deborah Dixon, Vera Valdez ou China Machado.
L’exposition présente un ensemble de vintages jamais montrés, réalisés lors d’un tour du monde effectuée en 1962-1963 dans 12 grandes villes. Dans cet travail très personnel, Frank Horvat laisse libre cours à ses obsessions, à sa quête de la beauté féminine, à l’intensité des regards entre hommes et femmes et à une certaine mélancolie des corps. Cet essai, réalisé pour le magazine allemand Revue, marque la fin de sa carrière pour la presse de reportage et clôture un premier cycle de sa carrière.
À propos de Frank Horvat
Né à Abbazia en Italie en 1928, de parents juifs originaires d’Europe Centrale, Francesco Horvat est contraint de se réfugier en 1939 en Suisse, près de Lugano, avec sa mère et sa sœur. Parti pour Milan après la guerre, il s’essaie au métier de publicitaire puis de photographe. Ses premières images sont publiées au début des années 1950 par les journaux italiens et suisses Epoca, Die Woche et Sie und Er. Admirateur d’Henri Cartier-Bresson auquel il rend visite à Paris en 1951 dans l’espoir d’intégrer l’agence Magnum, il acquiert un Leica et effectue un premier voyage initiatique au Pakistan et en Inde de 1952 à 1954. Parvenant à capter en gros plans des scènes d’une grande intensité et parfois des lieux interdits, il se révèle être un photographe du corps et de l’intime.
Frank Horvat 50-65 : catalogue officiel de l’exposition
Les Éditions de la Martinière ont le plaisir de présenter le nouveau beau livre photo de Frank Horvat : Frank Horvat 50-65. Catalogue officiel de l’exposition, cet ouvrage contient plus de 250 photographies réalisées après-guerre et constitue la première monographie historique sur l’œuvre de Frank Horvat. Par Virginie Chardin et Susanna Brown.
[Source : communiqué de presse]
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