Focus sur la scène russe – Art Paris Art Fair 2014

Artistes engagés, singuliers, les russes questionnent voire provoquent. Reconnu comme étant un artiste anti-conformiste, Marlen Spindler se révèle à la galerie Nadja Brykina. On (re)découvre le parcours d’une des figures les plus marquantes de la peinture russe. L’artiste explore le mouvement vers la couleur, la lumière ainsi que la nature et la liberté. L’homme est au centre des interrogations à travers la série « La trace de l’homme » d’Ivan Lounguine, qui met en lumière un espace post-soviétique où l’homme n’a pas sa place. Des tragédies économiques aux espoirs déçus, la galerie Roza Azora propose une incursion dans les trente dernières années de la Russie. Une scène artistique résolument politique donc, à l’image des œuvres présentées par la galerie Blue Square. Eric Bouloatov, Yevgeniy Fiks et Igor Marakevitch proposent leurs imaginaires et célèbrent la puissance des concepts et du langage. L’occasion également de découvrir l’aquarelliste Nicolas Tolmachev qui a récemment gagné le concours UART.

L’heure est également aux expérimentations à la galerie Russkiy Mir qui met en lumière deux peintres, Yuri Bakrushev et Sergei Gherassimov,  regroupés sous le nom énigmatique de Yuri Gherman. Une série de toiles revisitent les classiques de la nature morte. La galerie Pechersky expose Valery Koshlyakov  et Arsen Savadov, connu pour ses toiles néo baroques et ces sujets psychédéliques. Les nouveaux médias tels que la photographie sont à l’honneur à la galerie Lilja Zakirova, qui présente des tirages de Katerina Belkina entre autres.

Cette  diversité séduit de plus en plus sur la scène internationale. En témoigne Oksanna Salamatina, fondatrice de la galerie éponyme, qui s’investit auprès d’artistes reconnus comme émergents. Elle nous confie la fascination suscitée par les oeuvres d’Andrei Sharov exposées dans son espace de la foire. Esthète punk, Sharov propose sans concession différents portraits. Baignées de couleurs, les toiles séduisent à la manière d’Ingres, Matisse ou Warhol. Une bonne entrée en matière pour la première participation de la galerie qui a à cœur d’accompagner au mieux ses artistes sur la scène internationale. « Nous ne sommes pas juste une boutique »  nous confie Oksanna Salamatina. Une démarche partagée par Ekaterina Iragui et Éléonore Senlis-Lafeuille qui dirigent la galerie Iragui. Les galeristes sont fières de présenter, entre autres, des artistes russes à l’avenir prometteur, et de les introduire sur la scène internationale. Pavel Pepperstein, Nikita Alekseev, Ivan Razumov, Valeria Nibiru rejoignent ainsi le Centre Pompidou grâce à une donation de Daniel et Florence Guerlain, qui ont reconnu leur empreinte graphique audacieuse et poétique. Une belle introduction sur la scène internationale pour ces artistes russes qui peinent parfois à s’exporter hors de leur pays et une reconnaissance pour Éléonore Senlis-Lafeuille qui nous confie l’envie de synergie portée par la galerie Iragui.

La scène russe n’a pas fini de nous surprendre!

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