Fernell Franco, Cali Clair-obscur – Fondation Cartier
Fernell Franco, Cali Clair-obscur Du 6 février au 5 juin 2016 Tarifs : de 0€ à 10,5€ Fondation Cartier |
Du 6 février au 5 juin 2016
La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première rétrospective européenne consacrée à Fernell Franco, figure majeure et pourtant méconnue de la photographie latino-américaine.
Photojournaliste de profession, Fernell Franco réalise en parallèle un travail personnel expressif dédié à la précarité et aux contrastes urbains de Cali, ville où il a vécu et travaillé presque toute sa vie. L’exposition réunit plus de 140 photographies issues de 10 séries différentes réalisées entre 1970 et 1996, et met en lumière l’importance du travail de Fernell Franco au sein de la riche scène artistique de Cali qui émerge au début des années 1970. En hommage à Fernell Franco, l’artiste colombien Oscar Muñoz réalise une nouvelle œuvre spécialement pour l’exposition.
Poussé par une recherche artistique intime, Fernell Franco réalise plusieurs séries photographiques saisissantes consacrées aux communautés marginalisées, aux destructions, aux transformations urbaines. Son style se différencie de celui de la photographie documentaire sociale – qui prédomine alors en Amérique latine – où l’image transmettait son message de la façon la plus directe possible. L’artiste invente un langage visuel plus suggestif, fait de ruines décrépites (Demoliciones), de paysages marins déserts (Pacífico), de ballots ficelés (Amarrados), de bicyclettes (Bicicletas), d’architectures et de lieux populaires (Interiores, Billares, Color Popular). Mettant l’accent sur la qualité expressive de ses photographies, il accentue les contrastes entre ombre et lumière, joue sur le grain de ses tirages et intervient souvent sur ses photographies en les rehaussant au crayon ou à l’aérographe.
Influencé par les effets de clair-obscur des films noirs américains et par le cinéma néoréaliste italien qu’il a découverts enfant, Fernell Franco confère à ses œuvres une dimension cinématographique en y intégrant des éléments de narration et de temporalité. Prostitutas (1970) est l’une de ses plus célèbres séries : elle met en scène des femmes et des jeunes filles travaillant dans l’une des dernières maisons closes de la ville de Buenaventura. En choisissant le noir et blanc et en se servant du photomontage, Franco construit un récit qui décrit la vie quotidienne des prostituées dans toute sa véracité et évoque les forts sentiments de répétition et d’enfermement qui s’en dégagent.
Repoussant les limites de cette photographie traditionnelle, l’artiste s’extrait du paradigme documentaire pour constituer une œuvre singulière traduisant son expérience personnelle et subjective du monde contemporain.
[source du texte et crédit visuel : communiqué de presse] |
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