Fans d’animaux ? Découvrez cet hiver l’exposition le “Bestiaire japonais” à la Maison de la culture du Japon à Paris
Cette nouvelle exposition de la MCJP évoque l’histoire des relations des habitants de la ville d’Edo – qui deviendra Tokyo en 1868 – avec les animaux et témoigne de la culture à laquelle cette coexistence a donné naissance.
Coorganisée avec le Edo-Tokyo Museum, elle réunit plus d’une centaine d’estampes ukiyo-e, de peintures et d’objets du quotidien. Au fil du parcours, le public pourra appréhender cette symbiose entre l’homme et l’animal, de même que l’attention portée à l’environnement naturel qui régnaient aux XVIIIe et XIXe siècles dans la ville d’Edo.
La gentillesse avec laquelle les Japonais traitent les animaux surprend les premiers Occidentaux qui se rendent dans l’archipel. Les liens entre les humains et le monde animal sont cependant plus complexes comme en témoigne une remarquable réplique d’une paire de paravents de 1634 représentant un panorama détaillé d’Edo et de ses faubourgs. Outre des scènes avec le shogun poursuivant cerfs et sangliers, ou chassant au faucon, on y remarque des montreurs de singes, des chiens errants, des bœufs de labour, des chevaux sacrés…
Dans la section suivante sont présentés les différents rôles des animaux, en lien avec la vie de la noblesse guerrière, des paysans et des commerçants. L’établissement d’Edo comme capitale des guerriers explique une forte présence de chevaux militaires dans les premiers temps. Avec la paix durable, le nombre de chevaux de trait, soutien de la vie citadine, se met à croître. Les bœufs sont utilisés pour le transport des marchandises à Edo ainsi que pour le labour dans les zones rurales à l’extérieur de la ville. Les activités culturelles connaissent un essor important et on s’entoure volontiers d’animaux de compagnie : petits chiens et chats, rossignols et cailles, poissons rouges, ou encore grillons et criquets dont on apprécie le chant. Nombre d’estampes et d’ouvrages sur la façon de s’en occuper sont publiés.
Dans les zones périphériques d’Edo où vit une abondante faune sauvage, la noblesse guerrière pratique régulièrement la chasse. On chasse au faucon des grues, des oies et des canards. Organisées par le shogun, les grandes chasses au cerf visent les cervidés, sangliers, lièvres et faisans. Certains animaux sauvages sont associés à des croyances religieuses, tel le renard, connu pour être le messager d’Inari, dieu des moissons. Les habitants d’Edo, ville riche en collines, rivières, et ouverte sur la mer, vivent profondément en lien avec la nature. La vie des animaux sauvages est un élément familier, étroitement lié aux croyances religieuses et aux rites saisonniers.
À partir du début du XVIIe siècle, Edo s’urbanise rapidement et la population devient friande de nouvelles attractions. Des animaux rares, notamment les paons et perroquets provenant de Chine ou de Hollande, sont exposés dans des lieux spécifiques, ancêtres des zoos, avec des boutiques proposant nourriture et boissons. Très vite, la mode des animaux exotiques connaît un boom sans précédent. Avec l’entrée dans l’ère Meiji (1868-1912), période de modernisation et d’ouverture à l’Occident, le Japon construit des installations sur le modèle occidental, tels que zoos et hippodromes.
À l’époque Edo, la puissance financière nouvelle de la classe commerçante stimule la naissance d’une véritable culture citadine et le raffinement des objets du quotidien: les motifs décoratifs représentant des animaux évoluent vers une plus grande liberté de conception et des variations plus riches. Vers la fin du XIXe siècle, la symbolique des motifs animaliers commence à s’estomper et l’accent est mis de plus en plus sur le côté «kawaii» des animaux de compagnie.
[Source : communiqué de presse]
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