Exposition « Transmission » de Myriam Mihindou – Musée Picasso – Vallauris
«Nous traversons une période de grande inquiétude où les dernières sagesses et héritages sont à prendre comme autant de trésors […].» Myriam Mihindou
Cette exposition s’inscrit dans la série des invitations faites par les musées nationaux du XXe des Alpes- Maritimes à des artistes contemporains. Pensées en résonance avec le chef-d’oeuvre de Picasso, «La Guerre et la Paix», ces expositions explorent des propositions contemporaines autour du thème de l’engagement.
Myriam Mihindou incarne la figure de l’artiste comme passeur. D’origine franco-gabonaise, elle s’est toujours trouvée dans une posture d’intermédiaire entre les cultures, naviguant d’une rive à l’autre avec curiosité et empathie. Son travail d’artiste naît et se nourrit de cette expérience transculturelle des rapports humains mais aussi du travail de la matière. Il porte, au travers d’une pratique basée sur la performance, la photographie, la vidéo et la sculpture, sur des questions sociales majeures telles que le statut des femmes, le postcolonialisme ou encore la crise environnementale.
Pour cette exposition, Myriam Mihindou a effectué une résidence de plusieurs semaines à Vallauris. Letemps de cette immersion dans l’histoire et la dynamique actuelle de la ville lui a permis de réaliser l’œuvreTransmissions, composée de plusieurs hampes modelées en terre blanche (grès chamotté) et rehausséesd’émaux colorés. Ces sculptures renvoient, par le processus créatif qui les a vu naître et leur forme, à unréseau entremêlé de significations. Conçus comme des objets vivants et puissants, elles s’apparentent à desbranches dont la couleur révèle une sève fertile. Elles matérialisent la nécessaire transmission de l’histoire,des savoirs et des savoir-faire – ceux-là même dont l’artiste s’est imprégnée à Vallauris, en se confrontant àla céramique – pour faire émerger un monde plus juste, basé sur le socle d’une mémoire innervant lacréation de nouveaux principes de vie.
Chacune d’entre elle porte sur le pommeau une mythologie propre, support de méditation prêt à raconterle passé tout en suscitant l’imagination d’une histoire collective réinventée. Une invitation à se saisir ets’appuyer sur l’une de ces cannes du savoir qui, telle le tuteur d’une plante, nous permet de nous tenirdroit et confiant dans un monde qui ne demande qu’à être parcouru.Leur aspect à la fois linéaire et sombre – pouvant évoquer les armes et la violence des soldats de La Guerreet la Paixde Picasso – suggère l’agitation, la sinuosité, la complexité et l’inquiétude. Entre arme etharmonie, ces hampes fébriles et fluides sont aussi des métaphores du livre représenté par Picasso danscette peinture monumentale : objet de la transmission en cours d’écriture et lu dans les temps fastes(LaPaix) ou détruit par l’obscurantisme du temps des conflits (La Guerre).
[ Source : communiqué de presse ]
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