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Exposition Stabat Mater – Marianne Pradier et Cécile Hadj-Hassan – Le Shakirail, Paris – 2016 – Art Contemporain

18 octobre 2016
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MARIANNE PRADIER 1

Exposition Stabat Mater – Marianne Pradier et Cécile Hadj-Hassan – Le Shakirail, Paris

Œuvres de Marianne Pradier et Cécile Hadj-Hassan

Du 28 octobre au 6 novembre 2016

Vernissage le 27 octobre à 18h

Le Shakirail
72 rue Riquet
75018 Paris
M° Marx Dormoy

Du 28 octobre au 6 novembre 2016

Répondant à l’invitation du CP5, lieu d’exposition temporaire du collectif d’artistes Curry Varvart, l’exposition Stabat Mater présentera un ensemble de peintures de Marianne Pradier, et des photographies, vidéos, sculpture, installation avec projection et installation sonore de Cécile Hadj-Hassan. Le projet est né de la volonté commune des artistes de mettre en lumière les liens entre leurs engagements artistiques et leurs questionnements féministes.

Stabat Mater, du latin « la mère se tenait debout », fait référence aux premières paroles de deux séquences liturgiques catholiques du XIIIème siècle : Stabat Mater dolorosa, décrivant la souffrance de Marie devant son fils crucifié, et Stabat Mater speciosa, décrivant ses joies lors de sa naissance. Incarnation des normes patriarcales, en se la réappropriant, nous affirmons notre volonté de créer de nouvelles références symboliques et culturelles. Stabat Mater, ce n’est pas un thème c’est une affirmation. Figure sacrée issue d’un ordre symbolique et politique avec lequel nous ne savons plus comment composer, elle quitte ses adjectifs, elle prend le large, nous la réinvestissons d’une force nouvelle, toujours debout.

 

attitude1Vues frontales, masques et symboles virils, méduse et femme-chien représentant à la fois le pouvoir pris par la femme, l’obéissance et l’hystérie. Les corps que peint Marianne Pradier règnent sur des mondes incertains. Ils s’exposent avec assurance sous leurs identités empruntées, masqués mais subvertissant par exagération les stéréotypes de genres. Le choix du bois comme supports de peinture et les fonds rouges et gris où se dessinent parfois des abstractions géométriques évoquent les icônes chrétiennes et leur fond doré, construisant un même univers atemporel, empreint d’une certaine sacralité. Mais ces icônes sont païennes. L’artiste y développe ses mythologies personnelles. Les personnages qui s’y dressent sont à la fois allégorie et individu sujet en représentation. D’ailleurs, « Persona» signifie le masque en latin, et l’artiste nous met en face de ce noeud symbolique entre le corps et son masque. Nous commençons alors à y percevoir les nôtres, prenant conscience du statut performatif de l’identité qui existe inconsciemment au quotidien.

 

Coiffures religieuses, rencontre des corps et des individus, attente et circularité d’un temps propre aux femmes dans un pays marqué par la guerre. D’un média à l’autre, Cécile Hadj-Hassan trace des liens entre les corps et leurs environnements culturels. Dans les oeuvres présentées pour Stabat Mater, le féminin trouve une place privilégiée. Cependant, rien d’essentialiste dans le regard de l’artiste, qui ne part pas du point de vue des femmes. Portée par son histoire familiale, ses racines libanaises et le contexte politique du pays, ses images se construisent à partir de son observation de ce quotidien et ses implications sociales. Ainsi se dessinent des espaces historiques, culturels et politiques structurant les identités, nous remémorant que le personnel est politique, pour reprendre le célèbre slogan féministe. L’artiste nous présente son regard et son corps – sa personne – comme lieu hanté, lieu de croisement et d’accumulation de cultures et d’individualités.

 

L’exposition Stabat Mater fait dialoguer deux regards parallèles sur les corps symboliques et la construction des identités féminines et sexuées. Deux univers différents issus de questionnements politiques et féministes proches. Ce qui relie les icônes païennes de Marianne Pradier aux corps et aux espaces culturels de Cécile Hadj-Hassan ce n’est donc pas un thème, c’est leur engagement.

[© Source texte: communiqué de presse / Visuel: Marianne Pradier / Cécile Hadj-Hassan]

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