Exposition “Berlin: l’effacement des traces, 1989 – 2009”
Les sociétés sont oublieuses de leur passé. L’oubli les gouverne autant que la mémoire collective. Pour Ernest Renan, c’était même une des conditions du lien social, de l’unité nationale. Oubli d’événements chargés d’affects, non pas oubli factuel, mais oblitération salutaire de leur charge affective. Il y aurait donc un oubli positif, condition de la mémoire désencombrée et producteur de lien, voire d’identité nationale. L’oubli auquel cette exposition est consacrée est d’une autre nature. Il s’apparente autant au refoulement plus ou moins conscient qu’à la destruction volontaire d’un passé.
En cet anniversaire de la chute du Mur de Berlin, l’exposition se concentre sur le thème de l’effacement des traces de la RDA et de tout ce qui s’en est inscrit dans le paysage urbain de Berlin. La destruction du Mur, dès son ouverture, est pour nous la métaphore de ce qui allait disparaître en vingt ans, d’une évaporation non seulement de ce qui bien évidemment allait de soi : l’aspect dictatorial, la Stasi1, l’absence d’état de droit, la faillite économique, mais aussi, en même temps, celle d’une expérience sociale, voire d’une culture, l’effacement d’un mode de vie, d’un autre rapport au temps, d’un autre rapport au passé allemand. C’est la disparition corps et biens de cet Etat singulier que le Musée d’histoire contemporaine a donc souhaité mettre en images et en scène.
Pour cela, l’exposition distingue trois modalités dans l’effacement des traces de la RDA : l’effacement par disparition et destruction, l’effacement par détournement et réécriture de l’histoire et, paradoxalement, l’oblitération par surexposition et muséification.
Dans l’ensemble des discours qui seront tenus et des expositions qui seront consacrées au 20e anniversaire de la chute du Mur, “Berlin, l’effacement des traces”, centrée sur les multiples dispositifs d’effacement des traces de la RDA, mais aussi ses rémanences devrait marquer ainsi son originalité.
Berlin – L’Effacement des Traces
Du 21 octobre au 31 décembre 2009
Horaires: 12 h 30 – 17 h 30 du mardi au dimanche
Entrée : 5 € plein tarif et 3 € demi tarif
Réservations: 01 44 42 38 39
Musée d’Histoire Contemporaine – BDIC
Hôtel national des Invalides – 129, rue de Grenelle – 75007 Paris
Métro: La Tour Maubourg, Varenne, Invalides
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