Exposition Par le courant d’un fleuve submergé – Grottes de Baume
Exposition Par le courant d’un fleuve submergé Avec Diane Audema Raphaële de Broissia Pauline Brun Gabrielle Conilh de Beyssac Jules Guissart Coline Oliviero Clémence prieur Jean de Sagazan Clara Stengel Du 19 juin au 21 août 2016 Horaires Juin : lundi au vendredi Juillet — Août Vernissage le samedi 18 juin de 17h à 20h Grottes de Baume |
Du 19 juin au 21 août 2016
Après le château de Neublans en 2013 puis l’espace public de la ville de Dole à l’été 2014, les artistes d’IF (In Fieri) reviennent dans le Jura en juillet 2016 pour investir un nouveau lieu patrimonial, cette fois naturel, la Grotte du Dard à Baume-les-Messieurs. Avec la même préoccupation qui les avait déjà animé à Neublans et à Dole : celle de s’emparer d’un lieu chargé, chargé d’histoires, de mémoire et d’imaginaires pour y construire leur propre récit, récit qui à la fois se nourrit de « l’esprit du lieu » et y déploie leurs univers autour d’une rêverie commune. À Baume-les-Messieurs, c’est un site prestigieux et un haut lieu du tourisme jurassien qu’ils s’apprêtent à venir occuper : une grotte creusée il y a 30 millions d’années par les eaux du Dard, dont la source se trouve au cœur de la roche. Pas simple d’occuper un territoire aussi imposant : des kilomètres de galeries, des voûtes immenses, un site qui écrase presque par sa beauté. Les artistes ont choisi de s’approprier l’endroit dans un mouvement qui me semble de balancier, à la fois de façon littérale, jouant la grotte comme le lieu de l’archaïque et de l’origine, et à la fois la renversant en espace de ction, comme un terrain de jeu pour se réinventer en explorateurs sur cette île devenue grotte ou ventre d’une baleine échouée dans le Jura. Après tout, la grotte c’est aussi bien sûr la caverne, celle où naissent les images et où les frontières deviennent incertaines entre le réel et son double, la représentation. Où sommes nous ? Sur une île ou dans le ventre de la baleine ? au centre de la terre ou dans un décor de carton pâte ? dans une grotte ou dans une salle de cinéma ? dans le réel ou dans un tissu de rêves cousu d’eau, de sons, de matières et d’images ? Peut être dans un lieu qui serait le non-lieu atopique dont rêvait Robert Smithson, gure tutélaire possible de la pratique site-speci c que revendiquent, me semble-t-il, IF. Un espace sans localisation physique précise, où les repères se perdent et où nous sommes prompts à plonger dans un monde ctionnel, telle est en partie la dé nition que donne Smithson de la salle de cinéma-caverne qu’il imagine dans son texte A Cinematic Atopia.1 Telle devient aussi la Grotte du Dard réinventée par IF le temps de cet été 2016 : un espace à la fois physique et mental qui a le pouvoir de nous entraîner, comme l’expérience décrite par Smithson en 1971, dans « une forêt vierge peuplée de multiples ailleurs ». « Ils accostent sur une baleine au repos en croyant que c’est une île, ils s’y installent et font pousser quelques plantes. Le monstre plonge alors dans le fond de l’océan et les entrainent dans l’abîme. 2 » Un lieu en suspension, où tout est comme figé, où la température ne varie pas, devient le territoire à explorer. Isolés, détachés et coupés d’une in uence extérieure, les artistes d’IF et les visiteurs pourraient s’approprier une expérience d’insulaires, d’ermites ou de membres d’une tribu. Les formes conçues pour cette exposition seront les vestiges d’activités passées, comme l’archéologie ctive d’un post-engloutissement. Et si nous nous trouvions ici juste après le déluge et que la catastrophe avait mélangé des souvenirs oubliés et des ready-made d’aujourd’hui ? 1 — Les Animaux ont aussi leurs histoires, Michel Pastoureau, France Culture, émission du 14/12/2015. [Source texte : © communiqué de presse // Visuels : © Jules Guissart / © Tourisme en France] |
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