Exposition Not afraid of love – Maurizio Cattelan – Monnaie de Paris
Maurizio Cattelan “Not afraid of love” à la Monnaie de Paris Commissariat : Maria Chiara Du 22 octobre au 8 janvier 2017 Tarifs : de 8 à 12€ |
Dans la lignée des projets artistiques remarquables et remarqués tels que le Concert pour hélicoptères de Stockhausen, Your Name in Lights de John Baldessari ou encore la Chocolate Factory de Paul McCarthy, la Monnaie de Paris accueille cet automne Maurizio Cattelan pour sa plus grande exposition jamais proposée en Europe. Not Afraid of Love, marque le grand retour de Maurizio Cattelan à la Monnaie de Paris. Il y a cinq ans, avec All au Guggenheim, exposition-révérence (et référence) pour les uns, suicide artistique génial pour les autres, on pensait que tout avait dit. Une fois n’est pas coutume, avec Maurizio Cattelan, les certitudes sont bousculées, il revient avec une exposition post requiem. « Cette exposition est vraiment la première, après celle au Guggenheim, qui comporte plus de trois œuvres de moi dans le même temps : c’est une édition spéciale des choses que j’avais fait avant de me retirer. Disons que c’est une exposition post requiem. Comme dans le nouvelle de Poe, je fais semblant d’être mort, mais je peux encore voir et entendre ce qui se passe autour ». Cattelan est de retour avec son post-requiem show Les œuvres de Maurizio Cattelan ont aujourd’hui largement dépassé l’enthousiasme, la critique ou encore la controverse. Imprimées dans notre rétine collective, elles incarnent pleinement leur époque, elles en sont à la fois la muse et l’interprétation. « Une simple provocation est oubliée en deux jours, une œuvre réussie durera beaucoup plus longtemps ». Marqueuses de leur temps, elles ne sont pour autant pas cantonnées à leur époque. L’œuvre de Maurizio Cattelan dépasse les unités de lieu et d’action pour acquérir en permanence de nouvelles significations permettant ainsi des lectures inédites qui les réactualisent. Les œuvres choisies pour son nouveau projet à la Monnaie de Paris sont considérées par Cattelan lui-même comme les plus importantes et emblématiques. Diamétralement opposé à son projet au Guggenheim et, de fait, terriblement complémentaire, l’artiste ne se lance pas ici dans une recherche d’exhaustivité mais dans une quête de sens, dans une narration. L’artiste se livre, à la Monnaie de Paris, à l’exercice du post-requiem et conçoit un parcours unique dans sa carrière, démontrant ainsi comment créer quelque chose de nouveau avec ses œuvres anciennes, montrer leur caractère vivant, leur capacité à toujours générer une surprise et une fascination. Il démontre ainsi à quel point ses œuvres constituent autant de déclencheurs pour des histoires individuelles qui viennent varier d’un spectateur à l’autre. Si All disait tout, et dans un génial tour de passe-passe, se libérait de toutes ses œuvres, Not Afraid of Love, est certainement l’exposition la plus « parlante » jamais conçue par Maurizio Cattelan. « Mes œuvres sont moins drôles qu’elles n’y paraissent. On me colle cette étiquette depuis mes débuts, mais je suis beaucoup plus sérieux que l’on croit et j’établis moins de second degré que ce que ma réputation laisse penser. Ce qui a pu ressembler à une blague par le passé paraît aujourd’hui beaucoup plus sérieux ». Portraits irrévérencieux, caricatures surprenantes ou parfois ludiques, ce qui frappe dans l’œuvre de Cattelan, c’est l’émotion « physique » qu’elle génère chez chacun d’entre nous. L’éclat de rire se transforme aussi vite en rictus mal assis/mal debout, et ce qui nous avait tétanisé au premier regard nous fait sourire la seconde suivante. L’œuvre de Cattelan capture et sublime la condition humaine. Ses œuvres sont un hymne à l’être, à sa fragilité, à ses contradictions, à ses paradoxes, à ses aspects les plus créatifs et à ceux les plus destructeurs. Elles sont aussi une projection de la crise d’identité que nous traversons tous : qui suis-je quand l’individuel devient collectif ? Lorsqu’elles se rapportent à la mort, c’est Cioran que ses œuvres convoquent : « Nous ne courons pas vers la mort, nous fuyons la catastrophe dès la naissance, nous nous démenons, rescapés qui essaient de l’oublier. La peur de la mort n’est que la projection dans l’avenir d’une peur qui remonte à notre premier instant ». Cattelan semble se jouer du principe-épitaphe gravé sur la tombe de Duchamp, c’est toujours les autres qui meurent. C’est au cœur de l’un des plus beaux Palais jouxtant la Seine, la Monnaie de Paris, Manufacture d’Etat millénaire, que Maurizio Cattelan se remet au travail. Sans jamais avoir la prétention ou l’ambition de changer le monde, son œuvre se définit comme une philosophie de vie, peut-être la seule possible pour l’être jeté dans la « gueule du monde ». « Lorsque j’étais jeune, j’ai dû me mettre à travailler pour aider ma famille alors que mes amis poursuivaient leurs études. Dès lors, j’ai toujours ressenti le besoin de me soustraire des nécessités financières. Devenir maître de ma situation fut une révolution : je devais absolument tirer le meilleur de chaque minute, et c’est toujours ce que j’essaie de faire ». [Source texte : Communiqué de presse] |
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