Exposition Lightly in the World – Charlotte Moth – Galerie Marcelle Alix
Exposition Lightly in the World Œuvres de Charlotte Moth Du 3 novembre 2016 au 28 janvier 2017 Vernissage le 3 novembre 2016 à 18h Galerie Marcelle Alix |
Du 3 novembre 2016 au 28 janvier 2017
Cela fait six ans que Charlotte Moth accompagne les aventures de Marcelle Alix (et vice-versa). Six ans depuis sa première exposition personnelle à la galerie Marcelle Alix, et depuis sa première FIAC, où la galerie lui a consacré une présentation solo. L’œuvre de Charlotte Moth est parfois impalpable mais toujours sensuelle, procédant autant de l’esprit que du corps. L’économie de l’artiste itinérante explique pour partie l’importance de la photographie dans ses premières années de travail. C’est pourtant manifestement une sculptrice qui a su s’imposer au fil du temps, se servant de l’exposition comme d’un vaste plateau au sein duquel toutes les rencontres et les conversations sont possibles. Le matériau favori de Charlotte est l’espace. Les images de son Travelogue, une collection de photographies prises depuis 15 ans au gré des voyages de l’artiste, constituent autant d’études qui nourrissent un travail de sculpture. La représentation de bâtiments qui ont parfois l’air d’ovnis posés dans le paysage, trahit la façon dont l’artiste se plaît à considérer les limites entre la sculpture, le monument et l’architecture. Les deux nouveaux diaporamas présentés au sous-sol de l’exposition, documentant respectivement l’église Sainte-Bernadette de Banlay (Nevers, 1966, architectes : Claude Parent et Paul Virilio) et l’Apollo Pavilion (Peterlee, Royaume-Uni, 1966, conception : Victor Pasmore) témoignent de l’incontestable longévité du Travelogue, de la vitalité de cette collection et de sa nécessité. On comprend aujourd’hui, à travers les objets conçus par l’artiste et présentés dans la galerie (living images, 2015 et Lurking Sculpture (Rotating Rubber Plant), 2016), à quel point sa connaissance de l’architecture moderniste et de l’art ont nourri une vision des volumes dans l’espace. Maîtriser ces références ne donne pourtant pas de « solution » au beau mystère que recèlent ces œuvres, à la magie d’une œuvre d’art réussie, qui ne se résume jamais par une petite histoire. « Raconte-moi » l’exposition, demandent souvent les visiteurs pressés qui souhaitent emprunter le plus court chemin vers le cœur du travail de l’artiste. On peut évidemment être tenté d’évoquer la conception de l’espace d’exposition selon Daniel Buren ou Andre Cadere, la lumière si importante pour l’architecte Eileen Gray, le travail du socle et de la photographie de Constantin Brancusi et de Barbara Hepworth. Mais comment expliquer et décrire la sensation aérienne, l’évidente suspension, voire la profonde rêverie dans laquelle nous plonge le travail de Charlotte Moth lorsqu’on y accède simultanément par la vision, les sens et la pensée ? Difficile d’exprimer par le langage la jubilation qu’ont provoquée en moi les dernières versions de son rideau scintillant (Behind every surface there is a mystery: a hand that might emerge, an image that might be kindled, or a structure that might reveal its image (version 10), 2016) et de sa Light Structure (2008-2016), deux œuvres sur lesquelles l’artiste revient sans cesse, exposées respectivement au Kunstmuseum Liechtenstein cet été et au Parc Saint Léger-Centre d’art contemporain en ce moment. Il y a quelque chose d’émouvant à voir réapparaître ces œuvres au fil des années, similaires et pourtant différentes dans chaque nouveau contexte spatial. Au sein de la pratique de Moth, les réflexions héritées du conceptualisme et des travaux in situ nourrissent une forme joyeuse, poétique et atmosphérique à l’opposé de la rigidité de leur apparence initiale décrite par l’histoire de l’art. Si l’espace est son matériau, Charlotte parvient à ancrer son travail d’une manière sereine dans le white cube pourtant puissamment chargé des expérimentations de l’art. Il y a une telle légèreté dans sa pratique que les œuvres sont parfois irrésistiblement attirées vers le plafond—à l’image de la Light Structure, trame de bois sur laquelle sont disposés des projecteurs de lumière munis de filtre de couleurs—laissant au mur et au sol la place d’exister, pour qu’ils ne soient pas de simples supports, mais participent de l’existence de l’œuvre. Comme les plantes dans les photographies d’atelier de Hepworth viennent se lover contre les sculptures, ici les sculptures se collent aux murs, assument leur état d’objets d’intérieur, leur affiliation domestique. Charlotte Moth est née en 1978 à Carshalton, Royaume-Uni. Elle vit à Paris depuis 2007. La Fondation Serralves à Porto (2011), le Centre d’Art contemporain de Genève (2012) ou la Fondation Esker (2015) ont organisé des présentations personnelles de son travail. Elle a participé récemment aux expositions collectives: Rideaux/ Blinds à l’ IAC Villeurbanne (cur. Marie de Brugerolle), Modest Muses au Tatra Museum (cur. Kasia Redzsiz), The Promise à Arnolfini, Bristol (cur. Axel John Wieder) et Function Follows Vision, Vision Follows Reality à la Kunsthalle de Vienne (cur. Luca Lo Pinto et Vanessa Joan Müller). La Tate Britain lui a commandé la série d’oeuvres intitulée Choreography of the Image, exposée dans son Archive Room en 2015-2016 (cur. Penelope Curtis, Inga Fraser). Le Kunstmuseum Liechtenstein a accueilli cet été sa plus importante exposition personnelle à ce jour (cur. Christiane Meyer-Stoll), qui s’accompagne de la publication d’une monographie, Travelogue (ed. Snoeck). L’exposition se prolongera en février 2017 au MIT List Visual Center (USA). lightly in the world est réalisée en connexion avec l’exposition Charlotte Moth: Pensée kaléidoscopique au Parc Saint Léger-Centre d’art de Pougues-les-Eaux, ouverte jusqu’au 11 décembre. A découvrir sur Artistik Rezo : [Visuel : © Charlotte Moth, Courtesy Galerie Marcelle Alix // Source texte : © communiqué de presse] |
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