Exposition Early works – Charles Manson – Galerie Thomas Bernard/Cortex Athletico
Early Works Oeuvres de Charles Manson Du 9 avril au 14 mai 2016 Vernissage le 9 avril à partir de 18h Du mardi au samedi de 10h30 à 19h et sur rendez-vous Entrée libre Galerie Thomas Bernard/Cortex Athletico |
L’ensemble des esquisses sur papiers, réalisées au milieu des années 90, permettent d’envisager ce qui peut être considéré comme l’un des enjeux majeurs de l’oeuvre de Charles Mason. Là s’affirme clairement l’intersexualité des formes qu’il conçoit. Mason y développe des formes androgynes qui deviendront, dans le déroulement de sa recherche, des formes sculpturales minimales queers.
Ces objets, mis en scène dans l’espace domestique, travaillent à des régimes visuels d’emboitements formels et d’inversions sexuelles. Ils mettent en jeu des positions d’accrochage ou d’équilibre au sol ainsi que des systèmes de pénétration et de circulation. Ces formes génitales intersexes construisent le vocabulaire visuel de Mason qui, au fur et à mesure, débordent sur les murs et le mobilier de la maison. Les rampes et sièges prothésent et sexualisent l’espace domestique. A partir des années 2000, table, chaise, porte-manteau, tubes, tuyaux et chatterton remplacent le plâtre et la résine : c’est toute la maison qui participe aux amours de Charles Mason. Charles Mason est né en 1962 à Exeter au Royaume-Uni. Il travaillait à Londres, où il vivait dans le quartier de Islington au nord de Londres. Il partageait sa maison, réaménagée en partie en atelier, avec sa femme Naomi Wilkinson (1963-2014) célèbre scénographe britannique. Elle travaillait dans la salle à manger; lui, exactement en dessous, dans le sous-sol. Un escalier étroit menait d’un espace à l’autre. En haut, la chambre. Dans ce lieu de vie à deux et de création isolée, les espaces de contact corporels organisaient les endroits de rencontres intersubjectifs où se négociaient la relation amoureuse quotidienne et la production formelle. Ainsi, la maison a été la scène de la pratique érotique et de la mise en volume des formes génitales de Mason (Forms of Stool, 1995). Elle est devenue ensuite actrice et collègue des systèmes opératoires des pièces (#2 (Them and Us), 2005). Enfin spectatrice : elle les regardait faire (Stepping Lighting, 2010). On passait de l’assemblage à la juxtaposition, de la liaison organique à des systèmes de placements stratégiques et solidaires pris dans des jeux de regards et d’observations analytiques. Les vulves se sont donc transformées en langues molles recouvertes d’écailles de faïence, les pénis en sourire déconfits placés devant des écrans de plexiglas noirs sans teint. Chacune des oeuvres de Mason est le résultat d’une expérience quotidienne : au corps, à l’architecture, à la pratique, à l’autre. Les enjeux des années 90 sont devenus, dans les dernières pièces, plus complexes encore, en mettant en jeu des points de contact fragiles et des systèmes d’attaches mobiles. Rockers (II) (2013) est le dessin en volume d’un pénis dressé, en équilibre sur les bords d’un trou. L’oeuvre est quasi pornographique puisque si vous la poussez un peu elle se balance de droite à gauche. Vue de dessus aussi elle est une langue sortie de la bouche. Lorsque l’artiste la faisait marcher, il riait.
A découvrir sur ARtistik Rezo : [Source texte: communiqué de presse // © Charles Mason] |
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