Maison de l’Amérique Latine – expositions du 9 février au 28 avril 2012
Trois expositions sont présentées à la Maison de l’Amérique latine :
1. Voyage Voyage – un art contemporain déboussolé
Artiste belge vivant à Mexico depuis les années 80, Francis Alÿs (né en 1959 à Anvers, Belgique, vit et travaille à Mexico) est connu pour ses performances à la fois légères et graves, poétiques et engagées. The Loop (la boucle) est un voyage de trente-cinq jours autour du monde entrepris pour contourner la frontière séparant le Mexique des Etats-Unis. Par ce détour, Alÿs souligne le caractère infranchissable de cette frontière par les immigrants mexicains.
À la manière des botanistes du XIXe siècle, mandatés par les rois d’Europe pour répertorier une nature non-occidentale, Alberto Baraya (né en 1968 à Bogotá, Colombie, vit et travaille à Bogotá) constitue depuis une dizaine d’années des herbiers… de plantes artificielles. Récoltées auprès d’amis, ou trouvées au cours de voyages à travers le monde, elles sont scientifiquement triées et étiquetées, traitées avec autant de délicatesse qu’une ressource rare et fragile. Ce travail est à la fois un commentaire ironique sur la catégorisation et la quête de vérité scientifique, mais aussi un regard poétique sur notre environnement, qu’il soit artificiel ou naturel.
2. Jaildo Marinho – Le Vide oblique
Le travail de Jaildo Marinho prend sa place dans la grande tradition artistique brésilienne du néo-concrétisme.
Héritier à la fois de Mondrian et de l’art concret des années trente, ce mouvement s’est illustré à partir des années cinquante dans les oeuvres de Helio Oiticica, Amilcar de Castro et bien d’autres, à la recherche d’une conception plus forte de l’organicité de la sculpture. C’est dans cette lignée que Jaildo Marinho inscrit aujourd’hui son oeuvre, particulièrement préoccupée par la fonction du vide dans l’objet sculptural et dans l’espace.
Arrivé à Paris dans les années 90, Jaildo Marinho se consacre principalement à la sculpture, sans dédaigner pour autant la peinture voire les installations in situ, comme le démontre celle qu’il a réalisée pour le bâtiment des Archives Nationales à Paris.
Fidèle aux recherches sur l’espace qui sont développées autour du Groupe Madi, Jaildo Marinho a choisi de travailler la matière la plus résistante : le marbre. Marbre blanc, et parfois marbre noir, comme chez cet autre grand sculpteur que fut Sérgio de Camargo, familier de la scène parisienne dans les années soixante et soixante-dix.
En revanche, contrairement à la croyance de Winckelmann et de nombre d’artistes après lui, que la perfection de la statuaire classique grecque reposait dans l’absence de couleur, Jaildo Marinho ne rejette pas l’éclat chromatique. Il en joue au contraire avec délectation et en tire, comme Jesus Soto dont il respecte également l’oeuvre considérable, des effets de perturbation de notre perception de l’espace. La rigueur de la forme et la vibration de la couleur constituent ainsi la tension qui est au coeur de son oeuvre.
Très tôt invité au Salon des Réalités Nouvelles et à Grands et Jeunes d’Aujourd’hui, Jaildo Marinho poursuit une carrière des deux côtés de l’Atlantique, exposant aussi bien à Rio de Janeiro ou à São Paulo qu’en Italie et en France. Les éditions Pinakotheke, de Rio de Janeiro, sortent au printemps prochain une première monographie qui lui est dédiée.
L’exposition que lui consacre aujourd’hui la Maison de l’Amérique latine présente un ensemble de sculptures et de tableaux. Commissaire : Jacques Leenhardt
3. Sur les pas de Francisco de Miranda (1750-1816)
Cette manifestation est organisée à l’occasion de l’exposition historique « Sur les pas de Miranda (1750-1816) », réalisée par Claudia Navas-Courbon, et l’Association Enlaces/Liens artistiques, en hommage à ce précurseur des émancipations latino-américaines. Elle est inscrite dans le prolongement des célébrations des bicentenaires des Indépendances d’Amérique latine organisées en 2010, en Amérique latine et en France.
Le XVIIIe siècle, siècle des révolutions, fut aussi connu comme le « Grand Siècle du voyage ». La vie de Francisco de Miranda (Caracas, 1750 – Prison de las Cuatro Torres, San Fernando, Espagne 1816), militaire vénézuélien et français, citoyen du monde, imprégné des idées républicaines des États-Unis et de la Révolution française, s’inscrit dans son temps à ce double titre. D’une part, elle témoigne de l’engagement de celui qui fut un acteur incontournable des grandes transformations de société en France et dans l’Amérique espagnole ; d’autre part, elle illustre avec éclat celui qui fut un voyageur du monde, accomplissant le « Grand Tour » que tout homme cultivé de l’époque était sensé entreprendre pour parfaire son éducation et pour élaborer sa propre « lecture de l’univers ».
Expositions du 9 février au 28 avril 2012
Voyage I Voyage – un art contemporain déboussolé
Sur les pas de Miranda – Exposition multimédia
Jaildo Marinho – Le vide Oblique. Sculptures
Du 9 février au 28 avril 2012
Du lundi au vendredi de 10h à 20h et le samedi de 14h à 18h
Vernissage le mercredi 8 février à 18h30
Entrée libre
Maison de l’Amérique Latine
217, bd Saint-Germain
75007 Paris
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