Edith Bories – Prix du Public de Jeune Création 2013
Le Prix du Public, lancé en partenariat avec un-spaced, permet à l’artiste lauréat d’exposer son travail à la Galerie Jeune Création (rue Berthe – Paris 18).
Edith Bories (formée à l’école supérieure des Beaux-arts de Toulouse et Kunstakademie, Düsseldorf) confronte différentes strates spatio-temporelles pour créer une fiction d’une autre dimension.
À travers différentes formes de représentation, Edith Bories crée des pièces qui questionnent la notion de temporalité en entremêlant passé et présent. Intéressée par les détails et les éléments en lien avec le quotidien, ses œuvres prennent souvent la forme d’installation in situ et convoquent aussi bien l’architecture que la mémoire du lieu.
Pour son exposition à Jeune Création 2013, Edith Bories a souhaité constituer une installation en confrontant et mêlant deux et trois dimensions. Au mur, l’image est issue d’une photographie prise sous la neige d’un site d’extraction de charbon. La neige recouvre les différentes traces laissées par les camions qui transportent la roche sans totalement effacer ce paysage presque lunaire modifié par ces passages successifs. Ce travail d’image au mur se réfère à celui de Mur poncé 1 (2009) pour lequel l’artiste avait poncé le mur d’une salle d’exposition jusqu’à ce que les différentes couches de peintures antérieures apparaissent.
Au fur et à mesure de l’action, la poussière de peinture retombe en saupoudrant le sol d’une fine pellicule blanche. L’action cache et révèle ainsi un passé, tout comme l’image de transfert ici au mur. Au sol, deux sculptures géométriques forment des pyramides-étoiles ne s’élèvant que de quelques centimètres. Elles renvoient à une pièce très récente de l’artiste, L’ombre d’un doute (2013), une installation in situ au sol de marqueterie dans laquelle la tension entre chaque bout de bois est telle que l’eau déposée sur le plancher fait gonfler et éclater par endroit le bois. Reprenant le même motif géométrique que celui de ce plancher, les sculptures s’ouvrent en leur milieu de la même manière qu’une fleur. L’installation dans son ensemble s’impose comme un paysage décomposé qui s’efface et dont les deux sculptures seraient extraites.
[Visuel : Edith Bories – Vue de son installation à Jeune Création 2013 au CENTQUATRE © Jeune Création]
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