Du 12 au 22 avril, découvrez l’interprétation dramaturgique du roman “Poil de carotte”, représentée au Monfort
François est le petit dernier de la famille Lepic. Mais tout le monde l’appelle Poil de carotte à cause de ses cheveux roux et de ses tâches de rousseur. Mal aimé, il subit sans arrêt reproches et humiliations.
Si l’on croit connaître cette histoire éternelle de Jules Renard, on en connaît moins les subtilités dramaturgiques, subversives pour l’époque.
Poil de Carotte, Poil de Carotte nous en propose une variation déroutante autour de l’errance d’une bande d’artistes englués dans la création de leur propre pièce. Personnages, metteur en scène et comédiens (à moins que ce ne soit des acteurs jouant leur propre rôle) tournent en rond, fabriquent un théâtre qui malaxe fiction et réalité, se joue des codes et abat le quatrième mur pour en faire un miroir déformant.
Les grands thèmes qui traversent l’œuvre de Jules Renard émergent du chaos : l’autobiographie (ou plus précisément une frontière incertaine entre fiction et ce qui passe pour avoir été réellement vécu), le statut de victime (et le jeu pervers qui se joue avec le harceleur), l’enfance (réelle, fantasmée, rejouée…) et enfin le trouble du créateur (de l’imposteur ?).
Cette non-pièce qui, on l’aura compris, ne ressemble à aucune autre, passe d’un absurde cocasse à une vertigineuse mise en abyme dans un moment où le théâtre sort littéralement de ses gonds.
Poil de carotte, qu’est-ce que ça raconte ? Ce spectacle, c’est l’angoisse de ne pas pouvoir répondre à cette question. C’est l’angoisse de monter une production, c’est l’angoisse des acteurs, de la distribution, du casting, du dramaturge, des techniciens, c’est la perte du sens du pourquoi nous faisons tout cela, c’est le vide de nos vies, son absurdité. C’est une entreprise de démasquage de l’imposture artistique contemporaine, mais pas que.
C’est l’histoire d’un metteur en scène qui veut monter Poil de carotte mais qui ne sait pas trop comment faire, face à un comédien à qui tout réussit. Une performance drôle et absurde qui malaxe fiction et réalité, se joue des codes de la représentation et abat le quatrième mur pour en faire un miroir déformant.
[Source : communiqué de presse]
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