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Dom Juan – de Molière – Théâtre 14

24 février 2014
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Dom_Juan_-_de_Moliere_-_Theatre_14

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Dom Juan

De Molière

Mise en scène de Arnaud Denis

Avec la troupe des Compagnons de la Chimère : Arnaud Denis, Jean-Pierre Leroux, Alexandra Lemasson, Vincent Grass, Eloïse Auria, Jonathan Bizet, Julie Boilot, Loïc Bon, Gil Geisweiller, Stéphane Peyran et la participation virtuelle de Michael Lonsdale

Du 11 mars au 26 avril 2014
Du mardi au vendredi à 21h
Le samedi à 15h et 21h

Plein Tarif : 25 € // Tarifs réduits : 18 € // – 26 ans, chômeurs : 11 €

Réservations par tél. au 01 45 45 49 77 // Du lundi au samedi de 14 h à 18 h

Théâtre 14
20, avenue Marc Sangnier
75014 Paris
M° Porte de Vanves

www.theatre14.fr

Du 11 mars au 26 avril 2014

Dom Juan ne croit à rien, si ce n’est à son plaisir. Pour lui l’amour est un passe-temps, et seule la conquête l’intéresse. Chaque péripétie qu’il traverse sert de nouveau prétexte pour défier le Ciel.

Accompagné de son fidèle serviteur, Sganarelle, on le verra passer de parjure en parjure, jusqu’à ce que les flammes de l’enfer ne le reprennent.

Note d’intentions de Arnaud Denis

Pourquoi je monte Dom Juan ? Je ne souhaite que retrouver la nécessité impérieuse de restituer sur scène le merveilleux et le terrible de cette oeuvre obscène et sublime, où le Ciel rejoint les enfers, où la comédie donne la main au scabreux. Dom Juan, c’est l’Homme face à sa conscience. La pièce a en effet été interdite à sa création. Elle ne fut représentée que quinze fois dans sa forme originale voulue par Molière, avant que la censure n’intervienne. Il s’agissait donc d’une oeuvre scandaleuse au XVIIe siècle. Molière s’attaque, juste après le scandale du Tartuffe, aux vices de son siècle d’une façon encore plus virulente qu’a l’accoutumée. Ce que le public trouvait choquant, c’était d’assister aux méfaits successifs de ce « grand seigneur méchant homme », et que le seul protagoniste qui s’oppose à lui de manière constante, c’est Sganarelle. Il le fait au nom de la croyance et de la religion. Ce qui était mal vu, surtout par les dévots, c’était de confier la parole qui s’oppose à Dom Juan à un homme du peuple, qui s’exprime maladroitement, et dont les idées manquent de suite et de consistance.

Ce que j’espère accomplir, c’est de revenir aux sources de ce scandale. Molière s’approprie le mythe de Dom Juan pour faire un portrait du Prince de Conti, dont la conversion tardive n’a dupé personne, et qui n’a eu de cesse de gêner Molière dans ses travaux. Dom Juan est donc un portrait. Comment retrouver l’aspect sulfureux de cette oeuvre volontairement subversive, alors qu’elle est devenue à nos yeux un « classique honorable » faisant partie de toute bonne bibliothèque ? Pas en la dénaturant, certes, mais en retrouvant sa verve machiavélique. Dom Juan est une messe noire. Le libertinage s’oppose à la bonne conduite pieuse.

Les comédiens seront en costumes d’époque, car je préfère rêver, plutôt que d’actualiser. Le décor représentera une sorte « d’intérieur/extérieur » qui évoquera une chapelle gothique avec des arcades, afin de mieux représenter l’opposition entre le sacré et le profane. L’érotisme des corps sera bien présent, pour trancher avec cette esthétique classique, notamment lorsque Dom Juan s’abandonne à ces frasques et ses conquêtes féminines. Le jeu sera naturel, mordant, rythmé, en accord avec la structure désordonnée de cette pièce (écrite en peu de temps), et qui est la seule chez Molière à ne pas respecter les trois règles de l’unité de lieu, de temps et d’action. C’est l’oeuvre Shakespearienne de Molière. Elle porte une odeur de souffre, et finit dans les enfers. Dom Juan est puni mais c’est une pure formalité d’auteur pour restaurer la morale.

Le traitement des apparitions surnaturelles

Dom Juan rejoint les pièces de Shakespeare en ce sens que c’est la première fois que Molière fait appel à autant de fantômes et de spectres sur la scène. L’équipe technique du spectacle (costumière, décorateur, éclairagiste et vidéaste) travaillera en étroite collaboration afin de restituer cet aspect surnaturel de l’oeuvre de façon nouvelle et impressionnante. C’est une pièce à effets spéciaux. Les apparitions de la Statue du commandeur et autres spectres se feront grâce à la vidéo projetée sur des éléments transparents du décor, par un jeu de miroir, un mélange d’ombre et de lumière. La statue sera représentée par un véritable comédien, qui portera un masque blanc, tandis qu’un visage mouvant sera projeté sur ce masque, afin de renforcer l’illusion d’une statue qui parle. Grâce à ce travail technique, nous espérons aussi étonner le public en lui faisant bénéficier d’effets visuels saisissants qui sauront restituer l’aspect spectaculaire et terrifiant de l’oeuvre.

Le décor

Le décor du spectacle, tracé dans des lignes géométriques pures, sera d’inspiration gothique. Il devra évoquer une sorte de lieu sacré, d’église ou de cathédrale, afin de mettre en valeur l’aspect profane des actes de Dom juan. Si l’espace de jeu semble appartenir au sacré, les actions néfastes du personnage se trouvent décuplées dans leur insolence. N’oublions pas que le Ciel est présent tout au long de la pièce.

Si les lignes seront pures, l’inspiration baroque ne sera pas loin, surtout dans l’éclairage. Comme dans une église, il y aura des bougies un peu partout (elles seront éléctriques, bien sur, mais l’illusion sera parfaite). Le décor servira aussi de toile de fond aux apparitions surnaturelles, par le biais de la vidéo.

Les costumes

Les costumes seront d’époque. Plus précisément d’inspiration d’époque XVIIe siècle, avec bien sur une stylisation qui simplifie les lignes afin de gommer les excès baroques, tout en conservant une certaine majesté qui convient à la langue de l’oeuvre.

Les Compagnons de la Chimère

Les Compagnons de la Chimère est une Troupe de Théâtre fondée par Arnaud Denis. Elle réunit une dizaine de comédiens. Avec les Compagnons de la Chimère, Arnaud Denis à monté et joué plus d’une dizaine de spectacles à Paris, repris en province pour des tournées. On lui doit des grands succès, tels que Les Fourberies de Scapin de Molière au Lucernaire, puis repris au Petit Montparnasse, totalisant plus de 400 représentations, ou encore Les Femmes Savantes avec Jean-Laurent Cochet au Théâtre 14, puis au Petit Théâtre de Paris, totalisant 250 représentations. Il a reçu le Prix du Brigadier, décerné par le Maire de Paris. Quant aux Compagnons de la Chimère, la Compagnie a reçu le premier prix des jeunes compagnies du Festival d’Anjou, ainsi que le Prix de la Fondation Charles Oulmont.

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