Djamel Tatah – Monographie – Fondation Maeght
Une sélection d’une cinquantaine d’oeuvres (46 tableaux dont certains très grands polyptyques et un ensemble de gravures) donne à découvrir son travail depuis la fin des années 1980. Djamel Tatah construit un univers silencieux et habité qui, alors qu’il atteint la maturité, en fait un des grands artistes de la représentation de la figure humaine.
« L’oeuvre de Djamel Tatah est une oeuvre qui, par son économie, sa composition, sa surface, utilise tous les pouvoirs de l’abstraction. Il crée ainsi une relation entre les espaces, une vibration émouvante qu’il met au service de la représentation d’un individu à la fois familier, celui des grandes villes, et à la fois solitaire, silencieux, intemporel, comme ceux de Beckett, de Giacometti ou de Bernard-Marie Koltès. Il y a, de plus en plus, dans ses derniers tableaux, l’élaboration d’une scène métaphysique et quotidienne que sa peinture rend profondément contemporaine » explique Olivier Kaeppelin, commissaire de l’exposition et directeur de la Fondation Maeght.
Éric de Chassey, directeur de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis et commissaire scientifique de l’exposition d’Alger, ajoute : « En vingt-cinq ans de pratique de la peinture, Djamel Tatah est resté fidèle à des principes formels posés très tôt et dépositaires d’une intention simple : mettre inlassablement au jour la façon dont l’humanité, incarnée dans des singularités quelconques, peut s’affirmer comme une présence dans le monde, quels que soient les particularités de celui-ci, en y créant des lieux singuliers, des lieux picturaux, des tableaux, qui puissent jouer le rôle de modèles (modèles en réduction, à l’essentiel, aussi bien que modèles à suivre) pour les spectateurs qui s’y confronteront. »
Jeunes hommes et femmes, fragiles et pensifs, peaux « diaphanes », « blanchies » en suspension sur fonds intenses : depuis 1986, les motifs de l’oeuvre de Djamel Tatah n’ont pas changé. Fondés sur la répétition, comme on dit musique « répétitive », ses tableaux sont profondément mystérieux. Il utilise une technique de dématérialisation à partir de photographies prises par lui-même, qu’il numérise et projette sur la toile pour s’en servir de trame. Ses personnages deviennent tout aussi reconnaissables qu’anonymes, signes d’une humanité dans des attitudes quotidiennes mais aussi chorégraphie qui nous rappelle sa longue observation de Pina Bausch.
Djamel Tatah
Djamel Tatah est né en 1959 à Saint-Chamond dans la Loire. Durant ses études à l’école des Beaux-Arts de Saint-Etienne (1981-1986), il découvre de nombreuses affinités avec l’abstraction américaine des années 1940-1950, la peinture anglaise et allemande des années 1950-70 et avec l’Arte Povera.
En 1989, il s’installe à Marseille où il élabore une part importante de son dispositif créatif.
En 1994, il décide de se rapprocher de Paris. Il trouve une ferme du XVIIe siècle dans les Yvelines, à Perdreauville sur la commune d’Apremont, et s’y installe avec sa famille. En 1997, l’artiste s’installe à Montreuil. En 2001, Djamel Tatah investit un second atelier dans le XIVe arrondissement de Paris.
En 2011, Djamel Tatah quitte son atelier parisien pour s’établir dans un petit village de l’Yonne.
L’artiste a exposé, notamment, à la galerie Eric Dupont, à la galerie Liliane et Michel Durand-Dessert en 1999, à la galerie Kamel Mennour en 2006 et 2008.
De nombreuses expositions personnelles et collectives jalonnent son parcours : au Centre d’Art de Salamanque (2002), au Musée de Grenoble (2004), au M.A.C. de Lyon et au Musée de Canton (2005), au Centre Pompidou (2006), au Centre d’Art Contemporain Le Parvis à Tarbes (2007), à la Triennale « La Force de l’Art » au Grand Palais (2008), au Musée des Beaux-Arts de Nantes (2008), au MAMAC Nice (2009), au Macval, à la Villa Médicis, au Centre d’Art Contemporain « Le Creux de l’Enfer » à Thiers (2010), au Château de Chambord, à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (2011), à la Collection Lambert à Avignon, à l’Institut Bernard Magrez à Bordeaux et la Von der Heydt Kunsthalle de Wuppertal, Allemagne (2012) ; à la Friche de la Belle de mai à Marseille (2013). Après ses expositions monographiques au MAMA d’Alger à l’automne et à la Fondation Maeght, du 14 décembre 2013 au 16 mars 2014, l’artiste présentera un ensemble de tableaux récents au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne en juin 2014.
Djamel Tatah – Monographie
Du 14 décembre 2013 au 16 mars 2014
Tous les jours, sans exception, de 10h à 18h
Plein tarif : 15 € // Groupes (+10 pers.), étudiants et -18 ans : 10 €
Enfants (-10 ans) : gratuit // Membres de la Société des Amis gratuit
Droit de photographier et de filmer 5 €
Fondation Maeght
623 chemin des Gardettes
06570 Saint-Paul de Vence, France
Articles liés

Quelques-uns des plus beaux films d’Émilie Dequenne à voir ou à revoir
L’actrice belge, Émilie Dequenne, est décédée à 43 ans le dimanche 16 mars, emportée par un cancer très rare. Émilie Dequenne se fait connaître en 1999 à l’âge de 17 ans dans la réalisation des frères Dardenne, “Rosetta”, dont...

Exposition “Steve McQueen : L’héritage d’une icône” du 28 au 30 mars à Courbevoie
Du 28 au 30 mars, ne manquez pas l’exposition exclusive “Steve McQueen : L’héritage d’une icône” organisée par Les Épicuriens. Pendant tout un week-end, plongez dans l’univers du légendaire Steve McQueen, icône intemporelle du cinéma et passionné de belles...

“Absalon, Absalon !” : le vertige d’un théâtre total
À l’Odéon, Séverine Chavrier, metteure en scène et directrice de la Comédie de Genève, nous immerge totalement dans le flamboyant roman de l’Américain William Faulkner avec un spectacle qui convoque en même temps l’art de l’acteur et l’utilisation de...