Des abeilles et des hommes – film de Markus Imhoof
Cette épidémie, d’une violence et d’une ampleur faramineuse, est en train de se propager de ruche en ruche sur toute la planète. Partout, le même scénario se répète : par milliards, les abeilles quittent leurs ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible. En quelques mois, les abeilles se sont ainsi volatilisées aux Etats-Unis où les dernières estimations chiffrent à 1,5 million (sur 2,4 million de ruches au total) le nombre de colonies qui ont disparu dans 27 états.
En Allemagne, selon l’association nationale des apiculteurs, le quart des colonies a été décimé avec des pertes allant jusqu’à 80% dans certains élevages. Même phénomène en Suisse, en France, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Autriche, en Pologne, en Angleterre où le syndrome a été baptisé « phénomène Marie-Céleste », du nom du navire dont l’équipage s’était volatilisé en 1872.
Les scientifiques ont trouvé un nom à la mesure du phénomène : le “syndrome d’effondrement” ou “colony collapse disorder”. Ils ont de quoi être préoccupés : 80% des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, ni pollinisation donc pratiquement ni fruits, ni légumes. Les trois quart des cultures qui nourrissent l’humanité en dépendent. Arrivée sur Terre 60 millions d’années avant l’homme, Apis mellifera (l’abeille à miel) est aussi indispensable àson économie qu’à sa survie.
Faut-il incriminer les pesticides et les médicaments employés pour les combattre ? Les parasites tels que le varroa ? De nouveaux virus ? Le stress des voyages ? La multiplication des émissions électromagnétiques perturbant les nanoparticules de magnétite présentes dans l’abdomen des abeilles ? Il semble plutôt qu’une combinaison de tous ces agents détruise les défenses immunitaires des abeilles.
Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l’homme : “Si l’abeille disparaissait du globe”, avait-il prédit, “l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre.”
A lire sur Artistik Rezo :
– la critique du film par Franck Bortelle
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Des abeilles et des hommes
De Markus Imhoof
Durée : 92 min.
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