“Dent creuse et peau neuve” : la première exposition personnelle de Lélia Demoisy à la galerie By Lara Sedbon
Re-définir le rapport à l’espace, proposer de nouveaux paradigmes en rapport symbiotique avec la nature. Ces deux axes de lecture dans la recherche d’interprétation du travail de Lélia Demoisy justifient la brèche qu’elle a choisie pour installer sa première exposition personnelle à la galerie By Lara Sedbon. Son titre – dent creuse et peau neuve – définit cette possibilité de construire autrement pour régénérer un idéal encore à portée.
La distinction entre l’humain et la nature a volé en éclats faute de continuer à avoir un sens et de nouvelles considérations pour le vivant ont accompagné les découvertes en biologie au moment où de profonds changements sont à l’œuvre, explique l’artiste. Par exemple, la notion d’individualité est chamboulée quand on prend conscience que notre corps fonctionne grâce à des milliards de bactéries qui l’habitent ou que le génome d’un arbre change d’une branche à l’autre. On sait désormais que les plantes réagissent à la musique et aux anesthésiques ou que des oiseaux dans le bush maitrisent le feu. Les grandes migrations changent de trajectoire ou ne partent plus. De nouvelles espèces inclassables apparaissent et d’autres disparaissent à jamais. Cette désorganisation d’un monde que l’on pensait fi ni rebat les cartes de nos interactions entre vivants.
Pour cette exposition, Lélia Demoisy s’appuie sur les propos du philosophe français Baptiste Morizot qui évoque un retour au temps mythique, « un temps où nos relations avec le vivant sont à réécrire comme si nous les rencontrions à nouveau pour la première fois à la lumière de nos découvertes biologiques et de ce que nous jugeons désormais acceptable ». Ainsi, l’artiste aborde ce temps mythique en déconstruisant la classifi cation qui a été faite sur tout ce qui vit, en rendant la taxonomie obsolète. Les règnes se chevauchent, les êtres vivants s’entremêlent. Entre dent creuse et peau neuve, Lélia Demoisy vient tirer les fi ls de l’animalité dans le règne végétal et ceux de la spiritualité chez les insectes.
Cette exposition se veut comme une expérience à proprement parler. Le visiteur est appelé à faire table rase de ses déterminismes et incité à lire dans le vivant d’autres schémas que ceux que nous avons développés afin de réparer ce qui a volé en éclats sous une forme plus imbriquée. L’exposition est alors une invitation à « récréer l’expérience de la rencontre comme si nous voyions des racines et du pollen pour la première fois ».
[Source : communiqué de presse]
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