Découvrez le premier album de Bada-Bada, “Portraits”, au Popup ! le 22 janvier
L’un des secrets les mieux gardés de la scène française, Bada-Bada, s’apprête enfin à sortir son premier album, “Portraits” le 19 janvier prochain. Après une poignées de singles et d’EP qui sont autant de laboratoires, ce premier long-format donne à entendre un groupe en pleine possession de ses moyens, habité par une recherche de son/de sens et une envie de dépasser le clivage électronique/organique. Un travail d’orfèvrerie autant qu’une explosion de sonorités et de textures.
Cinq ans. Il aura fallu cinq ans pour que Bada-Bada libère son premier album. Cinq ans pour que ses trois membres quittent, au moins pour un temps, leurs tenues de laborantins et leur officine de chercheurs et exposent au grand jour le résultat de leurs travaux. Pendant cette période, Bada-Bada n’est pas pour autant resté terré dans son studio et a régulièrement pu voir quel effet le fruit de ces expérimentations peut provoquer sur les visages et les jambes. Comme ce soir d’automne 2023, dans la brûlante Chaufferie de la Machine du Moulin Rouge – plus habituée aux coups de boutoir des sets techno qu’à la musique jouée par des instruments – où l’on a senti qu’on y était, que le dosage de la formule était le bon, et qu’il était temps que le bien nommé Portraits s’expose.
“La première chose qui peut intriguer c’est qu’on ne fait pas la musique que notre instrumentation appelle” estime Léo Fumagalli. L’instrumentation en question repose sur la batterie de Tiss Rodriguez, la trompette de Lillian Mille et le saxophone de Léo et c’est vrai que les textures et les vibrations qui ornent et parcourent Portraits, laissent à penser qu’il y a bien plus qu’un trio d’instrumentistes issus du jazz derrière les paravents. “C’est la recherche d’un son qui nous anime, dans ce groupe”, nous soufflait Tiss, encore ébaubi, à la sortie du concert à la Chaufferie. “Une quête de son à travers une quête de sens”, précisait plus tard Léo. Une recherche qui passe par l’écoute et le temps long du studio, bien sûr, mais qui n’oublie pas de se nourrir de l’énergie incomparable du live et de cette espèce de chimie qui est à l’oeuvre entre un public qui comprend le discours et l’intention d’un groupe, et qui lui laisse le temps de les déployer, et des musiciens en pleine possession de leurs moyens.
Le son de Bada-Bada est nourri des parcours de Tiss, Lilian et Léo, qui ont tous les trois su mettre à profit une formation académique en la confrontant aux expériences, de leur rapport à l’époque et à l’Histoire et de la façon dont ils se sont appropriés un corpus de musique instrumentale innovante : électronica, musique symphonique, musiques de transe et jazz ouvert du nouveau millénaire, incarné notamment par le prodige arménien Tigran Hamasyan, le quartet américain Kneebody ou le grand-frère français Guillaume Perret (auprès duquel Léo s’est formé).
La frénésie de 100 fuites, l’évidence mélodique de Portraits et Maria Joao, la rythmique hip-hop de Tallinn et la façon dont le groove de Quiet Moon se frotte à la pulsation de la techno sont autant de réponses à la grande question de la pertinence de la musique instrumentale à l’heure de la playlist souveraine. Sur El Yunke, la manière dont la voix, à la fois terrienne et transcendante, de la chanteuse flamenco Paloma Pradal, se mêle aux saillies du saxophone et à la syncope de la batterie, tient du miracle. Et du souffle du trompettiste qui occupe la première seconde de l’album au tumulte de l’outro, l’expérience sensorielle que l’on retient de l’écoute de Portraits est de celles que l’on n’oublie pas.
Retrouvez Bada-Bada en live sur la scène du Pop Up le 22 janvier 2024, réservations ici
[Source : communiqué de presse]
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