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David Shrigley – Galerie Yvon Lambert

15 juillet 2011
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Galerie Yvon Lambert

Dérision, ironie cinglante, esprit corrosif, rire jaune, hilarité de l’absurde – l’humour comme moyen de grâce exhibe et dépasse son envers tragique. Les dessins de David Shrigley illustrent le wit britannique, cette posture de détachement flegmatique par rapport à soi, aux autres et au monde qui désamorce et détourne toutes les tracasseries des jours, les angoisses des nuits, et les drames de l’existence. Hair of the dog – il s’agit de soigner le mal par le mal en échappant à tout prix à l’esprit de sérieux.

Quelques traits, quelques mots, et on se prend à sourire. Certaines situations de tous les jours, certains objets du quotidien s’en voient transformés – difficile de boire tranquillement une pinte, quand on sait que les fourmis baisent dans ta bière, ou de regarder sérieusement Michael Jackson faire le moonwalk quand on a vu comment Shrigley le représente. Chaque dessin résume son regard, et plus on voit de ses œuvres, plus on en goûte l’humour.

Pour cette exposition, David Shrigley présente deux cent dessins, ainsi qu’une installation : une douzaine d’oeufs géants en céramique – de 50 à 60 cm de haut – disséminés dans l’espace d’exposition et placés sur des socles de hauteurs différentes. Sur leur coquille brillante et immaculée, l’artiste écrit l’évidence : EGG. Manière de dire, pour l’artiste, qu’il a encore pas mal de petits monstres en réserve, et aussi d’ironiser sur les plus vieilles querelles : la création (l’oeuf ou la poule ?), la mimesis (après la pipe de Magritte, l’œuf de Shrigley), le nominalisme (ceci est un œuf parce que je le dis).

David Shrigley

Depuis sa sortie de la Glasgow School of Art en 1991, David Shrigley développe un style immédiatement reconnaissable qu’il décline à la fois dans des expositions en galerie et dans des projets de publications et d’éditions. Il collabore également avec d’autres artistes ainsi qu’avec ces musiciens pour lesquels il réalise des clips vidéos (Good Song pour Blur, et Agnes, Queen of Sorrow pour Bonnie Prince Billy).

David Shrigley (1968, Macclesfield, England) vit et travail à Glasgow. Il a exposé dans de nombreuses institutions internationales, telles que the le CCA Glasgow, le UCLA Hammer Museum de Los Angeles, le Camden Arts Centre de Londres, la Kunsthaus de Zürich, la Malmö Konsthall, et le Museum Ludwig de Cologne. La Hayward Gallery de Londres lui consacrera en 2012 une importante exposition.

Galerie Yvon Lambert
108, rue Vieille-du-Temple
75003 Paris

www.yvon-lambert.com

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