David Ancelin – Galerie Olivier Robert
Selon une amie de l’artiste, le coastitis serait une maladie des expatriés au Kenya. Ceux-ci ayant trop longtemps séjourné sur le bord de mer se mettraient à boire et une fois complètement ivres, munis d’embarcations, iraient se fracasser sur les rochers. Pour sauver ces derniers, il faut les éloigner un certain temps de la côte.
Selon un article du New York Times, le coastitis est une maladie sur le littoral du Kenya, plus précisément au niveau de l’archipel de Lamu. Les symptômes se manifestent par une aversion pour le moindre effort et une propension à s’allonger sous des citronniers en cherchant un reste de force pour presser les fruits. Le seul remède connu consisterait à rejoindre l’intérieur des terres.
D’après David Ancelin, il subsiste dans ces deux versions des différences qu’il ne faut pas élucider. L’exposition Nuances tropicales repose sur ces rapports ambigus entre langage et narration.
En glanant çà et là des objets au rebus ou oubliés du circuit, il entreprend une analyse des potentiels sculpturaux de leurs volumes. C’est aussi pour leur immédiateté d’identification, leur sens commun sous-jacent, que ces formes sont sélectionnées. Les objets ainsi récupérés sont alors manipulés et analysés. Certains aspects, techniques, esthétiques ou poétiques, permettent de faire et défaire des noeuds de sens. C’est là que s’articulent des mécaniques lyriques entre les matériaux et ce qu’ils suggèrent.
A ces manipulations plastiques viennent se greffer des référents banals (maritimes, urbains), prétextes à une mise en espace. Les travaux, dans leur autonomie, jouent de leurs positions fragiles et instables. Ils se servent de ce postulat d’état comme socle hasardeux et bancal afin de se maintenir entre les murs de la galerie.
Sculptures et sérigraphies ou peintures se répondent par associations d’idées, correspondances esthétiques, créant des ponts plastiques entre planéité et volume, unicité et multiples.
Les bribes narratives se croisent et se répondent tissant ainsi les fils imaginaires d’une toile abstraite insaisissable. Il y réside un rapport irrésolu entre une interprétation formelle et sa traduction littérale. Tout reste en suspend, défiant un équilibre de la pesanteur et du discours.
Nuances tropicales
David Ancelin
Du 28 janvier au 6 mars 2010
Du mardi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous
Informations 01 43 25 31 87 ou info@galerieolivierrobert.com
Galerie Olivier Robert
5 rue des Haudriettes
75003 Paris
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