Dado – Galerie Alain Margaron
Montrée à Beaubourg, l’oeuvre de Dado est présente dans les collections de grands musées français et internationaux. Son importance est admise, et son oeuvre reconnue comme un des plus importantes de la seconde moitié du XXe siècle.
Ses oeuvres des années 60, du début des années 70 sont très précises, hallucinantes, d’une composition complexe, source d’effroi mais non dénuées d’humour, ses oeuvres alors connaissent leur « plus pur et plus redoutable épanouissement » comme l’écrit Alain Bosquet dans la monumentale biographie qu’il a consacré à l’artiste (Ed. de la Différence). Dans les années qui suivirent l’oeuvre devient encore plus complexe, des mondes en mutation peuplent ses toiles à l’image du chaos et des bouleversements de son époque dont il est le spectateur sensitif. Par certains aspects Dado est resté comme ce personnage du « tambour » de Günther Grass : un enfant qui refuse d’entrer dans la logique du monde des adultes, et qui le regard avec une acuité féroce.
Véritable peintre, d’une extrême virtuosité, Dado s’apparente à ceux qui, de Rubens à Bacon ont peint les chairs de l’humain avec en tête les excès baroques, le jeu des mystères conjugués du corps et de l’âme. Alain Bosquet ne se trompe pas lorsqu’il écrit : « C’est dans le baroque – même italien et espagnol – où pourraient, plus qu’ailleurs, s’inscrire et sa manière d’être et son oeuvre… Cet appétit s’apparente à celui d’un Rubens ou d’un Tiepolo, jadis : une joie de créer qui, en quelque sorte, déborde de la nécessité de garder à sa création une mesure grecque ou latine ou cartésienne ». Dado peint avec ses tripes notre monde dans une sorte de « prolifération immodérée ». Un refus des conventions et des diktats des modes qui en font un des peintres les plus réels, les plus vrais, ancrés dans notre monde d’aujourd’hui.
L’art de Dado, sa peinture, son engagement sont à reconsidérer, à regarder de nouveau avec nos yeux et notre âme.
Comme tous les grands artistes, Dado se remet en cause régulièrement, suit son temps et son imagination, pour éviter non seulement de se répéter, de tomber dans la facilité et surtout renoncer à ce que son extrême virtuosité l’emporte sur l’émotion et l’intelligence.
Dado
Du 3 juin au 3 juillet 2010
Du mardi au samedi de 11h à 13h et de 14h30 à 19h30
Informations : 01 42 74 20 52.
Galerie Alain Margaron
5, rue du Perche
75003 Paris
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