Corrélation – musée des Beaux-Arts d’Angers
Il existe indéniablement un lien générationnel puisque ces trois artistes ont sensiblement le même âge, et une relation plus locale puisque deux furent étudiants à l’école des beaux-arts d’Angers et le troisième y a enseigné récemment. Mais bien au-delà, le choix s’est porté sur leurs travaux. Une correspondance étroite existe, une réelle dépendance entre les œuvres présentées, une évidente corrélation.
Cette exposition révèle des liens réciproques, des logiques de dispositifs, un tissu d’intentions, des relations implicites à un contexte. Ces œuvres que tout sépare dans l’exposition, agencées dans trois espaces distincts, appartiennent à un même puzzle, à un même squelette. Les éléments qui influencent et articulent les unes aux autres les pièces de cette exposition sont à trouver dans des postures, des savoirs spécifiques agissant sur leur création.
Raphaël Zarka
La production de connaissances acquises par l’expérience, l’enquête et l’étude est au cœur du travail de Raphaël Zarka. Sculpteur, photographe, vidéaste, il construit une œuvre à la fois conceptuelle et sensible autour de l’appropriation et la réinvention d’objets usuels décontextualisés. Son intérêt pour la géométrie, l’observation et l’inventaire d’un corpus de formes et d’images savants le conduisent dans sa pratique à des sculptures très élaborées et sophistiquées. A Angers, il concentre son intérêt sur Archimède, le rhombicuboctaèdre et Abraham Sharp.
Vincent Mauger
Vincent Mauger, sculpteur également, s’intéresse à la connaissance et aux capacités physiques des matériaux, à leur relation à l’espace et à l’architecture dont il appréhende les limites. Il se confronte lui-même à la matière et aux volumes, use de techniques numériques de modélisation et recourt à des matériaux élémentaires : bois, brique, parpaings, polystyrène, PVC… pour créer dans l’espace des formes qui peuvent devenir expansives jusqu’à modifier leur rapport au lieu. Il crée pour l’exposition deux nouvelles formes «endless» extrêmement sophistiquées qui troublent la vision de l’espace.
Roman Moriceau
Le travail de Roman Moriceau prend sa source dans l’observation et le détournement des codes, images et symboles du monde consumériste, qu’il transfigure. Son intérêt pour les objets, les constructions paradoxales et ambiguës lui permet d’interroger leur mode d’apparition et de retracer poétiquement les processus d’appropriation et de construction d’identités de nos sociétés modernes fétichistes. A la croisée du design et du graphisme, il s’attache à créer des œuvres dont le processus détermine la finalité, explorant de nouveaux médium à chaque fois.
Dans cet éclectisme apparent existe bien le squelette d’une famille de pensée, d’un espace mental partagé. Le goût pour le savoir encyclopédique et scientifique sur les matériaux, le rapport de l’art aux sciences, l’intérêt porté à la peinture, l’architecture, les accessoires…pourrait être le signe d’un lien réciproque, causal entre les œuvres de ces artistes. Reprenant l’idée de «corrélation des formes» empruntée à Cuvier, cette exposition reconstitue à partir d’éléments distincts un corpus, un corps d’artistes qui installent des liens relatifs et réciproques et des liens de causalité, et dont le milieu serait celui de l’école des beaux-arts d’Angers.
Corrélation
Commissaire d’exposition : Christine Besson,conservateur en chef, musée des Beaux-Arts d’Angers
Du 25 octobre 2012 au 17 mars 2013
Du mardi au dimanche, de 10h à 18h
Plein tarif : 4 € // Traif réduit : 3 €
Gratuit pour les moins de 26 ans
Musée des Beaux-Arts d’Angers
14, rue du musée
49100 Angers
[VIsuel : Logis Barrault, actuel musée des beaux-arts – Angers (Maine-et-Loire). 18 novembre 2011. Travail personnel de Selbymay. Licence Creative Commons paternité – partage à l’identique 3.0 (non transposée)]
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...