Little Bird – film de Boudewijn Koole
Jojo a dix ans et vit seul avec son père, s’inventant des conversations avec sa mère qu’il croit partie en tournée. Il trouve un oiseau tombé du nid. Une complicité va naître entre l’enfant et le volatile…
« C’est ce que j’aime chez mon public, qu’il regarde avec le cœur plutôt qu’avec la tête ». Cette phrase, extraite de l’interview de Boudewijn Koole pour les besoins du dossier de presse du film résume bien l’impression que laisse planer Little Bird. Cette affirmation, évidente mais réductrice se doit d’être nuancée pour ne pas prêter le flanc de fausses spéculations concernant ce film, cri du cœur mais aussi formidable objet de cinéma.
La poignante histoire de ce gamin, auquel le jeune Rick Lens donne vie avec une débordante énergie, pourrait suffire à nous faire adorer ce film. Car le ton y est juste, jamais mièvre et nous ramène à toutes les images de l’enfance où se mêlaient fantasme d’être un oiseau autant que celui de parvenir à en apprivoiser un. Les séquences avec ce choucas, un des rares animaux sur terre à faire montre toute sa vie de fidélité et de piété filiale, vont bien sûr faire fondre les plus réticents. Mais pour cela, un documentaire animalier suffirait…
Si l’ensemble de ce film mérite tous les prix qu’il a glanés de par le monde, c’est bien parce qu’il constitue un splendide objet de cinéma. Le scénario, qui prend appui sur cette histoire d’enfant et d’animal, va disséquer les affres de la perte de l’innocence à travers le personnage de Jojo, confronté à un père absent et une mère présente seulement dans son imaginaire. Le ton encore une fois est juste, sans concession et pourtant débordant de tendresse. Le scénariste ne juge jamais ses personnages, leur prêtant de l’humanité même dans leurs colères, leurs débordements souvent issus de leur déréliction. Et même si le récit semble se parer des oripeaux du conte philosophique, il conserve son ancrage dans la société de tous les jours.
Superbement filmé car vu par des yeux d’enfant, ce premier long métrage s’offre de belles audaces techniques avec des plans extrêmement travaillés. Le travail sur la couleur est également à noter, qui rehausse toute la thématique de l’enfance, par le prisme de laquelle tout est ici perçu. Cette enfance qui finit par s’en aller lorsque les illusions s’estompent, relayées par les vérités, celle de la mort, celle de la vie et surtout de la vie qui continue. En naviguant entre Truffaut (auquel on pense très souvent) et Saint-Exupéry, cette ode à la vie à voir en famille réjouit, émeut, bouleverse. Et tout cela fait un bien fou…
Franck Bortelle
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European Film Awards 2012 (1er décembre)
- Nomination : Découverte européenne
Mon premier Festival 2012 (du 30 octobre au 6 novembre)
- Nominations : Prix du jury et Prix du public
Berlinale 2012 (du 9 au 19 février)
- 2 prix : Meilleur Premier Film et Grand Prix du Jury de la Section Génération
Little Bird
De Boudewijn Koole
A partir de 9 ans
Durée : 81 min.
Sortie le 21 novembre 2012
A découvrir sur Artistik Rezo :
– les films à voir en 2012
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