Je m’appelle Ki
Ki (Kinga en réalité) est une petite bombe terroriste culottée, qui fonce dans sa vie. Jeune maman, elle décide de plaquer le père de l’enfant, un minable sans ambition, pour squatter sans prévenir chez une copine. Là, elle rencontre le taciturne Miko, colocataire sombre mais attiré par la personnalité pimpante de la jeune femme. Cependant les ennuis s’amoncellent autour de Ki, et bientôt le vide se crée autour d’elle…
Les acteurs de Je m’appelle Ki sont tous excellents, avec mention spéciale pour Roma Gasiorowska qui campe une héroïne inénarrable, courageuse, insouciante. Elle aspire au plaisir, mais se bat contre les instances du réel : son ex violent, l’hébergement instable, le directeur lubrique de la caisse des allocations… Malgré tout cela, elle regimbe, elle veut vivre à 100 à l’heure, pour elle et son fils. En face d’elle, Miko, « qui voudrait bien mais ne peut point » enfermé dans sa raideur, ses principes. Lui aussi est travaillé par cette force vitale mais dérangeante que Ki trimballe tout autour d’elle. Avec une classe et un look qui n’appartient qu’à elle, Ki va faire feu de tout bois pour s’en sortir : par l’acharnement, pas ses amis, par l’art, parce qu’elle le veut – mais pour quel résultat ? L’avenir semble bien incertain pour cette héroïne des temps modernes.
Roma Gasiorowska, impressionnée par le combat quotidien des femmes, a souhaité interpréter au plus près des extraits de leur quotidien, même s’il a fallu pour ça berner plus d’une fois le jeune acteur qui interprète son fils, pour arriver à ses fins. Pari tenu : le film a remporté le prix du jury au Kinopolska (Semaine du cinéma Polonais de Paris), et le prix de la Meilleure Actrice au Gdynia (Festival du Film Polonais). Il a également fait partie de la sélection officielle du festival de Venise, également en 2011.
Inspiré du réel, le film est une création tout en ambivalence, autour d’un personnage survivant mais aussi, dispersé, épuisant et passionnant à la fois.
Mathilde de Beaune
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Je m’appelle Ki
De Leszek Dawid
Avec Roma Gasiorowska, Adam Woronowicz, Kamil Malecki et Krzysztof Globisz
Durée : 94 min.
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