Disgrace – John Malkovich
David Lurie, universitaire spécialiste de Byron vit au Cap en Afrique du Sud. Cinquantenaire divorcé, amoureux des femmes, il n’a de cesse d’assouvir sa passion, peu soucieux des conséquences.
Jusqu’au jour où, suite à la plainte d’une étudiante, il est contraint de démissionner. Il quitte alors l’agitation citadine pour rejoindre sa fille Lucy qui vit seule dans une région isolée où rien ne pousse si ce n’est les fleurs qu’elle cultive. Lurie découvre un univers où l’Apartheid a laissé des blessures impossibles à refermer. Les lois tacites qui régissent la communauté restreinte sont des barrières difficiles à franchir.
Témoin impuissant du viol de sa fille, il va prendre conscience de l’ampleur des violences faites aux femmes et de son implication personnelle dans la dénaturation féminine. Lui qui était en état de disgrâce va peu à peu créer les marches de sa reconstruction.
Ce projet, c’est celui de la productrice Anna-Maria Monticelli. Admiratrice de l’oeuvre de Coetzee elle s’est empressée d’acquérir les droits de Disgrâce (primé par le Booker Prize en 2009) et de proposer une nouvelle collaboration à Steve Jacobs, avec qui elle avait déjà travaillé sur La Spagnola. Ils avaient à coeur de s’entourer d’individus sensibles à l’univers littéraire très particulier de Coetzee. Avec comme toile de fond le ballet des relations familiales, il s’agit de peindre une réalité, celle de l’Afrique du Sud. Une Afrique brûlante et méconnue, chargée d’Histoire et de douleurs.
La lumière vive éblouit et John Malkovich est incroyable dans ce rôle de père en butte avec une réalité qui le dépasse. Jessica Haines qui joue Lucy fait ici ses débuts au cinéma. La tranquilité et la force qu’elle dégage confèrent à son personnage une aura quasie-mystique. Eriq Ebouaney, méconnaisable et stupéfiant vient compléter le tableau figuratif.
Ce film met à mal le principe de rédemption. Il traite d’amour, de valeurs, de traditions, d’échanges, de déchirements et de passions. Une belle découverte mais surtout une adaptation très réussie.
Ranjitha Delebecque
Lire aussi sur Artistik Rezo Invictus de Clint Eastwood.
Invitations pour deux personnes pour les membres du Club Artistik Rezo. Réservation au 01 44 56 00 13.
Disgrace
Un film de Steve Jacobs
Scénario Anna-Maria Monticelli
Inspiré du roman de J.M. Coetzee, Prix Nobel de littérature.
Avec John Malkovich, Jessica Haines, Eriq Ebouaney, Fiona Press, Antoinette Engel
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Sortie le 20 janvier 2010
Durée 1h59
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