“Le Sens de la fête” : Jean-Pierre Bacri l’inégalable
Le Sens de la fête De Olivier Nakache et Eric Toledano Avec Jean-Pierre Bacri, Gilles Lellouche, Jean-Paul Rouve Durée : 1h58 |
Sortie le 4 octobre 2017 Surprenant premier rôle du nouveau film du tandem Nakache – Toledano (Intouchables, Nos jours heureux et autres succès), Jean-Pierre Bacri semble connaître une deuxième jeunesse, lui qu’on crut un temps condamné à recycler son image de râleur dans des films sans dimension. Retour sur quelques rôles marquants de la carrière de l’acteur. L’imaginait-on retrouver un jour le chemin des premiers rôles et donner envie à de jeunes metteurs en scène de travailler avec lui ? Pendant quelques années, jean-Pierre Bacri semblait tellement enfermé dans une posture de type un peu agacé que l’on pouvait douter de sa capacité à durer encore, lui qui fit des merveilles dans ce type de rôle pendant plusieurs décennies. Dès les années 80, avec des films comme Escalier C (Jean-Charles Tacchella) ou Mes meilleurs copains (Jean-Marie Poiré), Bacri s’était imposé comme un second rôle avec lequel il faudrait compter. Entre les deux, un film comme L’été en pente douce (Gérard Krawczyk) lui avait permis de montrer qu’il savait non seulement endosser les rôles principaux, mais qu’il le faisait avec un mélange de robustesse et de délicatesse assez impressionnant. Par la suite, il y eut bien sûr cette kyrielle de rôles coécrits pour lui-même avec sa comparse Agnès Jaoui (ils sont d’ailleurs en train de rempiler). Cuisine et dépendances (Philippe Muyl), Un air de famille (Cédric Klapisch), On connaît la chanson (Alain Resnais) : les réussites furent nombreuses et incontestables, tout comme ce fut le cas pour Le Goût des autres (première réalisation de Jaoui). C’est sans doute après ce film que le duo aurait dû faire une pause, s’essoufflant dans des scénarios trop attendus même si souvent supérieurs à la moyenne de ce que propose le cinéma français. De Comme une image à Au bout du conte, c’est comme si Bacri et Jaoui ne savaient plus quoi raconter, comme s’ils n’avaient déjà plus grand chose à dire… Si certains rôles de la fin des années 90 restent marquants et très appréciables (de Didier à Kennedy et moi), si des films comme Les Sentiments ou Adieu Gary lui ont permis de se rappeler à notre bon souvenir, Bacri semble néanmoins avoir eu du mal à franchir le cap des années 2000, avant que les années 2010 ne reviennent lui tendre les bras avec force. Le superbe polar enneigé Avant l’aube, puis le stimulant Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer, semblent lui avoir redonné confiance en lui permettant de s’épanouir dans des premiers rôles solides et pas si prévisibles. Et nul doute qu’avant le prochain Jaoui (Place publique), il devrait séduire des millions de français avec ce Sens de la fête qui semble taillé pour lui et dans lequel il s’éclate du début à la fin. Si Nakache et Toledano, qui ont souvent utilisé Omar Sy pour leurs succès, ont jeté leur dévolu sur Bacri, ce n’est pas un hasard : ils ont su trouver chez lui cette humanité si débordante, à peine dissimulée derrière des airs taciturnes qui ne nous dupent plus vraiment.
Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=-fycN9kNaXk[/embedyt] [Image 2017 © Gaumont Distribution] |
Articles liés
La 4e édition de Boards to be Solidaire du 26 au 28 novembre chez agnès b.
Du 26 au 28 novembre, le Secours populaire Île-de-France & Urban Signature, en partenariat avec la styliste et mécène agnès b. et Artcurial, présentent la 4e édition de Boards to be Solidaire, une exposition exceptionnelle de longboards customisés, suivie...
Beirut dévoile son nouveau single “Caspian Tiger”
Zach Condon partage aujourd’hui le nouveau single de Beirut, l’éblouissant “Caspian Tiger”. Sorti sur son propre label, Pompeii Records, ce nouveau titre fait suite à l’album “Hadsel”, sorti l’année dernière et largement salué par la critique. Là où Hadsel...
Art Montpellier 2024 : ne manquez la 8e édition du 14 au 17 novembre !
Le “8”, de la 8e édition d’Art Montpellier se réplique à l’infini tel un kaléidoscope. Le jaune et le bleu illustrent l’éclat du soleil et le bleu de la mer, clin d’œil à l’attachement méditerranéen de cet événement d’exception....