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Cannes 2015 : les 10 attentes de la rédaction

26 avril 2015
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68e Festival de Cannes

Du 13 au 24 mai 2015

Palais des Festivals
Boulevard de la Croisette
06400 Cannes

http://bit.ly/1z1Z2rC

Site officiel

Sauf ajout surprise de dernière minute, les sélections cannoises sont aujourd’hui closes. L’occasion pour l’équipe d’Artistik Rezo, qui sera présente au festival, de vous dévoiler ses dix attentes, toutes sélections confondues…

1/ Carol de Todd Haynes (sélection officielle)

Pour son grand retour sur grand écran 9 ans après I’m not there (il y eut entretemps un passage télé marquant avec la mini-série Mildred Pierce), Todd Haynes dirige Cate Blanchett et Rooney Mara dans les rôles respectifs d’une grande bourgeoise new-yorkaise et d’une modeste vendeuse qui tombent amoureuses dans l’Amérique des années 50. De quoi se rapprocher de la grâce de Loin du paradis, son immense mélo incarné par Julianne Moore.


2/ The Lobster de Yorgos Lanthimos (sélection officielle)

Auteur en 2009 du sidérant Canine, portrait d’une famille dont les trois enfants majeurs ne sont jamais sortis du domicile familial, ainsi que d’Alps, le réalisateur grec a posé ses valises aux États-Unis avec un film qui devrait dérouter les festivaliers. Le film se déroule en effet dans un monde imaginaire où des quidams sont arrêtés, enfermés dans un hôtel sordide puis contraints de trouver l’amour en moins de 45 jours sous peine d’être transformés en animaux. Avec Colin Farrell, John C. Reilly, Léa Seydoux et quelques autres, c’est également le casting le plus riche en célébrités du festival.


3/ Mia Madre de Nanni Moretti (sélection officielle)

Ce n’est pas la première fois que Nanni Moretti parle de cinéma dans l’un de ses films : de Journal intime au Caïman, il n’a cessé de traiter son rapport à la réalisation et aux films. Mia Madre revient sur ce terrain en évoquant les difficultés d’un réalisateur aux prises avec une star étrangère difficile à gérer. Cela promet un film riche et intense, interprété entre autres par Moretti lui-même ainsi que par John Turturro.

4/ Taklub de Brillante Mendoza (Un certain regard)

Le brillant cinéaste philippin avait eu les honneurs de la sélection officielle à l’époque de Kinatay et Serbis ; Taklub n’aura pas ce prvilège mais sa sélection constitue néanmoins une bonne nouvelle pour les amateurs de Mendoza, dont le dernier film Thy Womb est hélas resté inédit. Le film pourrait marcher sur les traces du très beau Lola, en se focalisant sur les survivants meurtris du typhon Yolanda, qui a semé le malheur dans un pays en crise permanente. Ce sera forcément un grand morceau de cinéma.

5/ Le Trésor de Corneliu Porumboiu (Un certain regard)

Le cinéma roumain vous fait peur ? C’est parce que vous ne connaissez pas le cinéma de Corneliu Porumboiu, auteur d’œuvres stimulantes et souvent drôles telles que 12h08 à l’est de Bucarest ou Policier adjectif. Ce film décrit comme une “rocambolesque chasse au trésor dans la Roumanie contemporaine” devrait prolonger l’œuvre passionnante et délicieuse de ce réalisateur se plaçant en marge (mais pas trop) des autres productions venues de son pays.

6/ Cemetery of splendour d’Apichatpong Weerasethakul (Un certain regard)

Ce fut l’une des surprises de l’annonce de la sélection : d’abord mis de côté, le nouveau film du réalisateur d’Oncle Boonmee (Palme d’or 2010) a finalement atterri sur le tard au sein du Certain regard. Le cinéaste thaïlandais y orchestre la rencontre forcément ésotérique d’une femme au foyer et d’un soldat atteint de la maladie du sommeil. Et ça devrait vraisemblablement être magnifique.

7/ Les Mille et une nuits de Miguel Gomes (Quinzaine des réalisateurs)

Suivi de très près en raison de ses partis pris très forts (Ce Cher mois d’août, Tabou), le cinéaste portugais revient en force cette année, puisque son adaptation moderne des Mille et une nuits dure pas moins de six heures. Présenté en trois parties de deux heures sur trois journées consécutives, le film devrait néanmoins survivre à ce saucissonnage en règle. Et offrir de sacrées sensations à ses spectateurs aventuriers.

8/ Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin (Quinzaine des réalisateurs)
Autre coup de tonnerre au moment des annonces : pour la première fois de sa carrière, Arnaud Desplechin ne figure pas en compétition pour l’un de ses longs métrages. Rattrapé par la Quinzaine, il revient ici sur la jeunesse des personnages de Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle), l’une de ses œuvres phares, sortie il y a près de 20 ans. On annonce un nouveau petit bijou pour tous les amoureux du cinéma du Roubaisien et de la langue française.

9/ Paulina (La Patota) de Santiago Mitre (Semaine de la critique)
Fidèle collaborateur du grand Pablo Trapero (qui fait partie des absents surprises de cette édition 2015), le jeune Santiago Mitre a de quoi devenir le nouveau leader du nouveau cinéma argentin. Après El Estudiante, plongée très convaincante au sein des groupes politiques universitaires, le cinéaste argentin s’intéresse ici aux gangs de rue et à l’une de leurs victimes, une jeune femme violée par leurs membres. Film choc en perspective.

10/ The Grief of others de Patrick Wang (ACID)

Auteur d’un In the family à la sortie confidentielle mais au retentissement immense dans la sphère cinéphile, l’américain Patrick Wang débarque à Cannes par la petite porte de l’ACID, passionnant vivier de jeunes cinéastes prometteurs, dont le retentissement médiatique est hélas souvent insuffisant. Il adapte ici un roman de Leah Hager Cohen, dans lequel un couple gay perd un bébé moins de 3 jours après sa naissance. Somptueux mélodrame en perspective.

 

Lucile Bellan 

[Image 2015 © Festival de Cannes / L’Agency] 

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