Allez-y de notre part : Toni Erdmann
Toni Erdmann De Maren Ade Avec Peter Simonischek, Sandra Hüller, Michael Wittenborn Durée : 2h42 |
Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine : Toni Erdmann, de Maren Ade. Le pitch. Quand Ines, femme d’affaire d’une grande société allemande basée à Bucarest, voit son père débarquer sans prévenir, elle ne cache pas son exaspération. Sa vie parfaitement organisée ne souffre pas le moindre désordre mais lorsque son père lui pose la question « es-tu heureuse ? », son incapacité à répondre est le début d’un bouleversement profond. Ce père encombrant et dont elle a honte fait tout pour l’aider à retrouver un sens à sa vie en s’inventant un personnage : le facétieux Toni Erdmann… Allez-y de notre part. Tout le monde (ou presque) la donnait parmi les principaux prétendants à la Palme d’Or : pourtant, Maren Ade est repartie brdouille du festival de Cannes 2016, le jury présidé par George Miller n’ayant visiblement pas été unanime face à sa proposition de cinéma. C’est vrai que Toni Erdmann détonne dans le paysage cinématographique actuel, a fortiori dans un milieu auteuriste où les larmes dominent souvent les sourires. Imaginez un peu une comédie allemande de plus de 2 heures 40, rythmée par les facéties d’un personnage atypique et sa relation accidentée avec sa fille.
La vérité, c’est que le film de Maren Ade est proprement indescriptible : on y rit effectivement beaucoup, sans négliger la profondeur des thématiques traitées, et sans jamais se rendre là où s’attendait à aller. Auteure il y a quelques années d’un Everyone else très différent mais tout aussi saisissant, la réalisatrice allemande livre un morceau de cinéma d’une singularité absolue, fruit d’un travail qu’on imagine conséquent et de longue haleine, tant l’équilibre de l’ensemble est remarquable (alors qu’il ne fait que parler d’instabilité). En sortant à la mi-août, le film peut espérer conquérir les curieux aoûtiens et embrayer sur un mois de septembre au cours duquel les cinéphiles reprennent généralement le chemin des salles obscures. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=tHiBr8OrpKI[/embedyt] [Image 2015 © Haut et Court] |
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