Allez-y de notre part : L’image manquante
The Visit De Rithy Panh Avec Randal Douc Durée : 1h32 Sortie le 21 octobre 2015 |
Sortie le 21 octobre 2015 Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine : L’image manquante, de Rithy Panh. Le pitch. Il y a tant d’images dans le monde, qu’on croit avoir tout vu. Tout pensé. Depuis des années, je cherche une image qui manque. Une photographie prise entre 1975 et 1979 par les Khmers rouges, quand ils dirigeaient le Cambodge. A elle seule, bien sûr, une image ne prouve pas le crime de masse ; mais elle donne à penser ; à méditer. A bâtir l’histoire. Je l’ai cherchée en vain dans les archives, dans les papiers, dans les campagnes de mon pays. Maintenant je sais : cette image doit manquer ; et je ne la cherchais pas – ne serait-elle pas obscène et sans signification ? Alors je la fabrique. Ce que je vous donne aujourd’hui n’est pas une image ou la quête d’une seule image, mais l’image d’une quête : celle que permet le cinéma. Certaines images doivent manquer toujours, toujours être remplacées par d’autres. Dans ce mouvement il y a la vie, le combat, la peine et la beauté, la tristesse des visages perdus, la compréhension de ce qui fut. Parfois la noblesse, et même le courage : mais l’oubli, jamais. Allez-y de notre part. Étrange parcours que celui du dernier film en date de Rithy Panh. Presque aussi étrange que le film lui-même. Présenté dans le cadre du festival de Cannes 2013, ce documentaire singulier y a remporté le prix Un Certain Regard, avant d’être désigné par le Cambodge pour représenter le pays aux Oscars 2014. Le film fera partie des 5 derniers films en lice avant d’être vaincu par La grande bellezza, de Paolo Sorrentino. Entretemps, le film a été diffusé sur Arte en octobre 2013, sa diffusion en salles étant alors prévue avant d’être annulée. Et c’est finalement en ce mois d’octobre 2015, soit deux années plus tard, que le film trouvera finalement le chemin des salles française. Il faut dire que cette peinture des années pendant lesquelles le Cambodge fut dirigé par les Khmers rouges a de quoi perturber : elle est uniquement réalisée à l’aide de personnages en terre cuite souvent réalisés spécifiquement pour le film. Le résultat est étonnant et captivant, loin de l’immobilisme et de l’ennui qu’il était légitime de craindre. Une véritable émotion parvient même à affleurer de cet univers jamais vu, dans lequel l’animation ne cesse de flirter avec le documentaire. Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=nomE41UQmCE[/embedyt] [Image 2015 © Les Acacias] |
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