Allez-y de notre part : Dernières nouvelles du cosmos
Dernières nouvelles du cosmos De Julie Bertuccelli Documentaire Durée : 1h25 |
Sortie le 9 novembre 2016 Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine : Dernières nouvelles du cosmos, de Julie Bertuccelli. Le pitch. A bientôt 30 ans, Hélène a toujours l’air d’une adolescente. Elle est l’auteure de textes puissants à l’humour corrosif. Elle fait partie, comme elle le dit elle-même, d’un «lot mal calibré, ne rentrant nulle part». Visionnaire, sa poésie télépathe nous parle de son monde et du nôtre. Elle accompagne un metteur en scène qui adapte son œuvre au théâtre, elle dialogue avec un mathématicien… Pourtant Hélène ne peut pas parler ni tenir un stylo, elle n’a jamais appris à lire ni à écrire. C’est à ses 20 ans que sa mère découvre qu’elle peut communiquer en agençant des lettres plastifiées sur une feuille de papier. Un des nombreux mystères de celle qui se surnomme Babouillec… Allez-y de notre part. Filmer l’autisme en filmant une autiste : c’est le pari de Julie Bertuccelli, cinéaste encore jeune mais déjà tellement appréciée par le milieu. Après de somptueuses fictions (Depuis qu’Otar est parti…, L’arbre), la réalisatrice s’est (pour l’instant ?) tournée vers le documentaire. Après La Cour de Babel, elle a choisi d’entrer en contact avec Hélène Nicolas, trentenaire qui n’a jamais parlé ni écrit. Le dispositif filmique est le plus simple qui soit : afin de ne pas envahir l’espace de celle qui ne communique (apparemment) pas avec l’extérieur, Bertuccelli a tout fait seule. Pas de cadreur, pas de preneur de son, juste Hélène et elle.
Le résultat est un documentaire d’une finesse absolue, qui procède en toute délicatesse tout en prenant soin de ne pas s’embourber pour cause d’excès de pudeur. Le regard de cinéaste de Julie Bertuccelli est là et bien là : parvenir à filmer quelqu’un qui ne s’exprime pas (en tout cas de façon traditionnelle) relève d’un challenge que seul(e)s les plus doué(e)s peuvent relever. Or le film n’a rien d’une sorte de prouesse technique ou narrative : c’est juste une piste intelligente et touchante pour nous expliquer, à nous les gens ordinaires, ce que vivent les autistes et comment nous pouvons tenter d’interagir avec eux. Le résultat laisse pantois.
Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=SkHtzY-9DEs[/embedyt] [Image 2015 © Pyramide Distribution] |
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...