Les Acacias – film de Pablo Giorgelli

Un camionneur qui convoit habituellement du bois entre Ascension et Buenos Aires doit accepter à la demande de son patron, des passagères inhabituelles : une femme et son bébé de cinq mois. Ce voyage de 1500 km va changer leur vie.

Entre Jacinta, jeune mère quittant son Paraguay natal pour offrir une meilleure existence à sa petite fille, et Ruben, camionneur solitaire et silencieux, les premières approches sont glaciales et mâtinées de méfiance. Pourtant la magie va opérer dans le huis-clos de la cabine du véhicule, grâce à l’entremise d’un personnage inattendu : Anahi, bébé trait d’union entre deux individus que tout oppose à priori. Cette figure emblématique de l’histoire rappelle à sa jeune mère démunie la promesse d’un avenir plus clément, et réveille chez le vieux briscard de la route, des sentiments paternels longtemps enfouis.

Construit autour de ces trois piliers, l’enfant, la mère et l’homme, le film fait pénétrer dans leur intimité par l’entremise d’une caméra qui n’a de cesse d’effectuer des allers-retours du visage de Ruben, à celui de Jacinta et de la petite Anahi, — dont les mimiques très expressives ponctuent les plans. Et au fur et à mesure que le camion parcourt les kilomètres, que les paysages défilent et changent, on assiste à la métamorphose de la physionomie des deux adultes, baissant leur garde, livrant quelques bribes de leurs existences, et y prenant plaisir. Bref, en flagrant délit de partage d’un fragment de vie. Le bébé, avec la spontanéité de son âge, réussira à dérider Ruben, qui découvrira étonné et émerveillé des émotions enterrées sous les difficultés du quotidien.

Pas d’esbroufe ni de scènes larmoyantes dans ce road-movie aux dialogues minimalistes et aux plans épurés. S’y revendique une certaine vision de l’existence, celle d’un monde où face aux incertitudes de l’avenir, ne reste finalement qu’une alternative : s’ouvrir et faire confiance à l’autre. Nicolas Bouvier écrivait : « Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait ». Le film contient cette promesse.

Roxane Ghislaine Pierre

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London Film Festival 2011

• 1 prix : Sutherland Award

Festival 2 cinéma de Valenciennes 2011

• 4 nominations : Prix du public – Longs métrages, Prix de la critique – Longs métrages, Prix du jury – Longs métrages, Grand Prix du jury – Longs métrages

Festival de Biarritz, cinémas et cultures d’Amérique Latine 2011

• 1 prix : Abrazo du Meilleur Film
• 5 nominations : Prix du Jury, Prix d’interprétation féminine, Prix d’interprétation masculine, Prix du public RTL Sud Aquitaine / Air France, Prix du syndicat français de la critique de cinéma

Zurich Film Festival 2011

• 1 prix : Œil d’Or du meilleur film
• 1 nomination : Critic’s Choice Award

Festival de San Sebastian 2011

• 1 prix : Prix Horizontes latinos
• 1 nomination : Prix Horizontes latinos – Mention spéciale

Festival International du Film de Toronto 2011

• 1 nomination : Prix de la Critique internationale – Découvertes

Festival du Film de Châtenay-Malabry 2011

• 1 prix : Prix du développement durable
• 3 nominations : Grand Prix, Prix du public, Prix de la jeunesse

Festival de Cannes 2011

• 1 prix : Caméra d’Or

Semaine internationale de la Critique 2011

• 1 prix : Prix ACID
• 2 nominations : Grand Prix de la Semaine de la Critique et Prix SACD

Les Acacias

De Pablo Giorgelli

Avec German de Silva (Rubén), Hebe Duarte (Jacinta) et Nayra Calle Mamani (Anahi)

Sortie le 4 janvier 2012

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