Christophe Girard – Petit Livre Rouge de la Culture en 40 propositions
Christophe Girardestime que face à la crise économique et morale profonde, il est « indispensable de défendre une politique culturelle audacieuse et réformatrice, en phase avec son temps, ouverte à tous les citoyens [… car la culture] vecteur d’épanouissement individuel autant que de valeurs collectives, […] est le socle de notre République. »
Ses propositions cutlurelles sont axées autour de trois priorités :
1. La mise en place d’un ministère de la Culture et de la Communication élargi au Numérique
- Élargir le périmètre du Ministère de la Culture et de la Communication, en ajoutant le Numérique
- Inciter les fournisseurs d’accès à internet à devenir des promoteurs de la diversité culturelle, en les soumettant à des obligations à l’instar des radios et des chaînes de télévision (par exemple investir un pourcentage de leur chiffre d’affaire dans le financement de la musique, du cinéma et de l’audiovisuel en tant que coproducteurs)
- Créer une salle immatérielle pour diffuser sur Internet les spectacles joués dans les grandes institutions culturelles. Vecteur de démocratisation culturelle et de rayonnement international, la salle immatérielle permettra de démultiplier les publics.
- Investir dans la numérisation des livres et du patrimoine écrit. Deux mesures permettraient d’augmenter l’enveloppe financière affectée par le Centre National du Livre à la numérisation des livres sous droit, pour qu’elle passe d’à peine 1 million d’euros aujourd’hui à 4 voire 5 millions d’euros par an : d’une part, l’élargissement de la redevance aux consommables des appareils de reprographie (cartouches d’encre et laser) ; d’autre part, l’augmentation du taux maximal de participation de l’Etat, pour qu’il atteigne 70 ou 80% du coût de la numérisation (au lieu de 40 à 50% actuellement).
2. Le lancement d’un plan national d’éducation artistique
- Etendre les enseignements artistiques à l’ensemble de la vie scolaire, de la maternelle à l’université, en instaurant des cours obligatoires d’histoire de l’art, mais également en diversifiant les pratiques artistiques à l’école, en incluant l’initiation à la danse, au cirque, au cinéma ou encore à l’écriture
- Former les enseignants à la transmission culturelle. Des modules préparant à l’enseignement de l’histoire de l’art, à l’organisation de sorties culturelles ou de partenariats avec des établissements culturels, devront être obligatoires et représenter au moins 20 heures dans la formation initiale des enseignants
- Créer des résidences d’artistes à l’école, qui permettront des échanges fructueux entre artistes et élèves, l’organisation d’ateliers de sensibilisation tout au long d’une année scolaire et la familiarisation avec le processus de création d’une œuvre.
- Valoriser les pratiques artistiques amateurs en ouvrant des lieux permettant leur épanouissement et favorisant des passerelles avec les artistes professionnels.
3. Le renforcement de la place de l’art dans l’espace public
- Encourager la place des artistes dans l’espace public par le biais de résidences de quartier
- Donner un nouveau souffle aux arts de la rue, considérés dans leur sens le plus large, du spectacle vivant aux arts plastiques, en passant par le street art, en développant les conventionnements de compagnies innovantes
- Elargir l’obligation du « 1% artistique » aux grands chantiers urbains, aux tramways, aux zones d’aménagement concertées, à la requalification des quartiers classés en politique de la ville.
- Ouvrir un nouveau chapitre de la décentralisation, en renforçant notamment les moyens des Régions par l’instauration d’une ressource fiscale dédiée, afin qu’elles puissent assumer leur rôle en matière de culture et d’éducation. Confier notamment aux Régions le pilotage d’un plan de développement de lieux de résidences artistiques, à inclure au sein d’un nouveau réseau comprenant les écoles d’art, les musées, les centres d’art et les Fonds Régionaux d’Art Contemporain.
Quelques rencontres avec l’auteur sont prévues :
- Vendredi 13 janvier 2012 : Signatures et échanges autour du Petit Livre Rouge de la Culture à la librairie Les Cahiers de Colette (23 rue Rambuteau, 4ème).
- Vendredi 27 janvier 2012 : Débat organisé par la SCAM et la SACD au Festival International des Programmes audiovisuels (FIPA).
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