Christian Courrèges – Swenkas – galerie Baudouin Lebon
Dans chaque ensemble, l’artiste isole le sujet de tout décor. L’image est alors exclusivement cadrée sur l’individu qui est identifiable grâce à un attribut ou un costume lié à sa fonction ou sa condition. Mais l’artiste donne à voir au-delà des apparences et des catégories sociales, il s’interroge sur la tension entre appartenance au groupe et affirmation de l’individualité, entre authenticité et ce qui est convenu d’appeler le « masque social ».
Les Swenkas (ou Swenkers) sont des travailleurs Zoulou qui participent à des compétitions d’un
genre particulier. Swenk, vient du mot anglais Swank, verbe et substentif qui signifie : élégance ostentatoire, en mettre plein la vue, crâner. Les Swenkas s’affrontent en fin de semaine, dans des concours d’élégance où ils défilent tour à tour dans une chorégraphie silencieuse et toute personnelle. Chacun affiche son style, sa gestuelle particulière et son sens de la pose. Ils sont jugés sur leur tenue (costumes de grandes marques, avec parfois l’étiquette cousue sur la manche ou costumes taillés sur mesure), et sur l’attrait de leur présentation. Lors de parades très chics ou de défilés marqués par l’humour, les Swenkas attirent l’attention du public sur chaque détail de leur habit : ceinture, chaussures ou somptueuse doublure des vestes.
Le Swenking est apparu dans les années 60, créé par les travailleurs migrants, vivant dans des foyers à Johannesburg et dans les grandes villes Sud-Africaines, loin de leur village. Il est une réponse à la vie dure, aux conditions misérables et à la longue séparation des familles. Regroupés en association, les Swenkas exigent un comportement exemplaire, bannissent la consommation d’alcool en public, mais surtout défendent le respect de soi, la dignité, la créativité, l’humour et la solidarité. Lors des compétitions, chaque compétiteur débourse une petite somme d’argent dont la totalité ira au vainqueur. Cette somme peut être complétée par le droit d’entrée demandé au public. Un costume sur mesure coûte environ 1’200€. La plupart du temps, un travailleur Zoulou gagne entre 300 et 400€ mensuels.
Né en 1950 à Aix en Provence, Christian Courrèges est aujourd’hui professeur, chef du départment photo et vidéo à l’Ensad.
Christian Courrèges – Swenkas
Du jeudi 24 janvier au 2 mars 2013
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Vernissage le mercredi 23 janvier 2013 de 18h à 21h
Galerie Baudoin Lebon
8, rue Charles-François Dupuis
75003 Paris
01 42 72 09 10
www.baudoin-lebon.com
Articles liés

“La Ménagerie de verre” de Tennessee Williams : une création inédite à découvrir pour la première fois au Lucernaire !
Nous sommes chez les Wingfield, à Saint-Louis, dans l’Amérique des années 30. Amanda élève seule ses deux grands enfants, Tom et Laura. Elle est dépassée par l’éducation de ses enfants, connaît des difficultés financières et une sorte de crise...

Après un beau succès, “L’Alchimiste” de Paulo Coelho revient au Lucernaire
À la suite d’un rêve lui révélant l’existence d’un trésor caché, Santiago, jeune berger andalou, décide d’entreprendre un voyage. Ce périple le conduit d’Andalousie jusqu’au pied des pyramides, en passant par Tanger et le désert du Sahara… Ce voyage...

“Scarlett O’Hara, la dernière conférence de Vivien Leigh” ou l’ode au théâtre partagée par Caroline Silhol
La comédienne Caroline Silhol choisit d’incarner, sur le plateau du Poche Montparnasse, l’actrice Vivien Leigh, révélée au monde entier par son personnage de Scarlett O’Hara dans « Autant en emporte le vent ». À travers une conférence où se...