Chassol – Indiamore
Chassol a pour objectif d’harmoniser le réel, la vie, le monde, tout ce qu’il rencontre, tout ce qui lui parle. Harmoniser le réel, c’est partir d’une image l’intéressant dès lors qu’elle produit un son : Chassol la duplique, joue avec le montage pour créer un motif rythmique et visuel, harmoniser les sons ainsi créés et produire un véritable objet filmique et musical, un « ultrascore ».
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Chassol (né en 1976) découvre la musique à l’âge de quatre ans. Fils d’un père saxophoniste amateur, le black kid s’engage au Conservatoire comme d’autres à l’armée, il y passera seize ans, faisant ses armes sur l’harmonie, les gammes et la mélodie comme une enluminure essentielle. Traumatisé, dans sa plus tendre enfance, par la bande son du film La tour infernale, le jeune Chassol comprend rapidement qu’il ne sortira pas son premier album à vingt ans. Oh non. Son ambition première, c’est de composer pour le cinéma, unir secrètement le son et l’image pour produire une musique cinématique de grande élégance, dans la lignée des Jerry Goldsmith, Michel Magne et autres Quincy Jones. Milieu des 90’s, Chassol prend la tangente. Direction les salles obscures, embarquement immédiat pour quinze ans de compositions pour le grand écran, la télévision et la publicité, compositeur de l’ombre pour des films que Chassol, inlassablement, illustre en y apposant sa propre histoire. Pour Igor Stravinski – on y revient – la musique était du « papier peint » pour le film, on ne saurait mieux dire… Entre deux jingles pour la pub, Chassol devient chef d’orchestre, de 1994 à 2002, puis découvre le monde de la pop en accompagnant Phoenix et Sébastien Tellier sur un « Politics » (2004) que le jeune sosie de Basquiat arrange dans les grandes largeurs. La même année, Chassol retrouve le barbu sur la B.O.F. de « Narco », qu’il saupoudre de langueurs érotiques et de violons qui s’embrassent.
« Je suis un musicien qui fait de la musique sérieuse et accessible en format pop » dit Chassol, pour s’extirper des niches ghettos où tant d’autres se complaisent. Autant disciple de l’école minimaliste (Steve Reich, John Adams) que passionné de pop culture, le parisien aime à sortir des sentiers battus, comme le prouve ses « ultrascores » – une musique de film absolue composée à partir de tous les éléments sonores du film – pour « Animal Conducteur » ou encore « Nola Chérie », qui accompagne le premier disque “X-Pianos” (2012) en supplément DVD. Condensé d’émotions de quinze années passées au service du rêve, « x-pianos » est cette pièce montée qui marie enfin les divers univers d’un Chassol bien heureux d’enfin offrir sa musique à une plus large audience : « Ce premier album est arrivé tard dans ma carrière, c’est un résumé qui boucle une première boucle » dit-il, « chaque morceau reflète mon envie d’harmoniser le monde ». Avec des pinceaux dignes de Fantasia et un certain talent pour l’agencement des couleurs, le nouveau peintre de Tricatel fait dans la dentelle et « X-pianos »s’écoute comme un diaporama de souvenirs intemporels. X pour infini, X pour inconnu. Chez Chassol l’étrange prend simplement la forme d’un pas de coté, comme une invitation à rentrer dans la danse. Sa prochaine création “Indiamore” suit le même chemin.
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