Charles Ratton, l’invention des arts primitifs – musée du Quai Branly
Sa sensibilité et son érudition, forgées par son activité de marchand d’objets « Hautes époques » (Moyen Âge et Renaissance), ont conduit Charles Ratton à s’intéresser aux arts de cour d’Afrique – Danhomè, Ashanti, Grassfields – puis aux objets anciens d’Océanie et d’Amérique ou encore aux objets, atypiques pour l’époque, d’arts eskimo.
Plus de 200 œuvres (d’arts premiers, anciens, asiatiques mais aussi d’avant-garde) et documents d’époque retracent le parcours en France et aux Etats-Unis de ce marchand à l’enthousiasme militant et évoquent ses amitiés avec les artistes surréalistes André Breton, Paul Eluard, ses collaborations photographiques avec Man Ray, son rôle majeur au côté de Jean Dubuffet dans la définition de l’art brut et ses liens avec les grands collectionneurs de son temps.
Pourquoi consacrer une exposition à Charles Ratton (1895-1986) ?
Parce que son action a été décisive dans la reconnaissance des arts dits « primitifs » d’Afrique, des Amériques, d’Asie et d’Océanie. Sa connivence avec André Breton, Paul Eluard, Joan Miro ou Yves Tanguy est connue : il accueille en 1936 l’une des principales expositions de l’histoire du surréalisme.
Mais, si elle a lieu chez lui, c’est que ces poètes et artistes sont ses alliés dans sa défense et apologie des civilisations que le colonialisme a habitué ses contemporains à mépriser. Du Théâtre Pigalle en 1930 au Théâtre Edouard VII en 1937, en passant par le Palais du Trocadéro en 1932 et par le Museum of Modern Art de New York en 1935, il fait campagne pour que changent regards et opinions. Accumulant les éléments d’un savoir ethnographique, historique et technique, il s’impose comme le principal connaisseur érudit de ces arts et affirme qu’ils sont dignes du même intérêt scientifique que ceux de la Grèce antique ou du Moyen-âge européen.
Après la Seconde Guerre Mondiale, tout en demeurant le prince des marchands et des experts, il contribue à la découverte de l’« art Brut », participe à la revue Présence africaine et conseille Alain Resnais pour le tournage de son film Les statues meurent aussi. C’est dire que cette exposition, la première qui lui soit consacrée, ne peut être exhaustive : elle aspire seulement à rendre à Charles Ratton l’importance qui fut la sienne.
Charles Ratton, l’invention des arts « primitifs »
Commissaire : Philippe Dagen
Conseiller scientifique : Maureen Murphy
Du 25 juin au 22 septembre 2013
Mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h
Jeudi, vendredi et samedi de 11h à 21h
Musée du Quai Branly
Mezzanine Est
37, quai Branly
75007 Paris
Articles liés
« Si tu t’en vas » : un huis clos haletant entre chien et loup
Dans la petite salle de la Scala, Kelly Rivière et son metteur en scène Philippe Baronnet, accompagnés du jeune acteur Pierre Bidard, nous plongent au cœur d’un huis-clos haletant : celui qui réunit, dans une salle de classe, une...
Le spectacle musical “Miam” au Centre Jacques Bravo
MIAM est un spectacle pop qui nous plonge dans le monde du goût et des aliments, une traversée gustative en chansons pour toute la famille. MIAM est un spectacle musical qui fera rugir de plaisir toute la famille grâce à...
“Aimons-nous les uns loin des autres” au théâtre de L’Ile Saint-Louis
Monsieur Denis, pressé de connaître la date de la fin de la pandémie, téléphone à ” Adieu Covid “. Pendant sa mise en attente, il croise d’autres confinés aux caractères bien trempés. Les textes en vers et les dialogues...