Charles Garnier – École des beaux-arts
Les expositions patrimoniales de l’École nationale supérieure des beaux-arts sont l’occasion de mettre régulièrement en valeur un pan de la collection exceptionnelle d’oeuvres d’art dont elle est dépositaire depuis quatre cents ans.
Pour la circonstance, c’est un des fleurons de cet ensemble, les dessins d’architecture, qui est mis en avant à travers Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra. De tous les architectes passés par l’École de la rue Bonaparte et la villa Médicis, Garnier est sans conteste le plus célèbre et probablement le plus talentueux.
Malgré sa notoriété, peu de travaux ont curieusement été réalisés sur ce grand architecte, à peine une poignée de livres et d’expositions. Il revenait donc à notre institution de rendre un hommage à sa mesure à un homme qui apparut – et apparaît encore – comme un pur produit de l’enseignement rigoureux de l’École et qui pourtant fit toujours preuve d’une grande liberté de création. Il restait aussi à dégager la singularité de son oeuvre. C’est ce à quoi s’est employé Bruno Girveau, commissaire général de l’exposition, assisté d’Anne-Marie Garcia et Emmanuelle Brugerolles, en prenant le parti d’expliquer sa production architecturale à partir de la personnalité de l’architecte.
L’Opéra Garnier, considéré avant même son achèvement comme le chef d’oeuvre de l’architecture de son temps, fut aussi l’un des premiers et l’un des très rares bâtiments de l’histoire à porter le nom de son auteur. Comparé fréquemment aux plus grands artistes de la Renaissance pour la diversité de ses talents, Charles Garnier symbolisa presque à lui seul tout l’art du Second Empire, alors que son Opéra ne fut terminé que sous la Troisième République. Mais quel homme et quelle architecture se cachent derrière ces superlatifs ? C’est ce qu’essaie de percer cette exposition, en explorant la personnalité de Garnier, complexe et attachante, oscillant entre raison et fantaisie, à l’image des bâtiments qu’il construisit.
À partir principalement de dessins, de peintures et de photographies, cette exposition, la plus grande jamais réalisée sur l’artiste, scénographiée par le metteur en scène d’opéra et de théâtre Robert Carsen, présente à la fois un portrait intime et un panorama de sa production, pour mieux comprendre une architecture subtile et exubérante. Elle se termine, dans un clin d’oeil, sur l’hommage rendu aux bâtiments de Garnier par le cinéma hollywoodien, à une époque où l’architecte est passé de mode chez les historiens de l’art et de l’architecture.
Un architecte pour un Empire
Charles Garnier
Commissaire général : Bruno Girveau – Chef du département du développement scientifique et culturel aux Beaux-arts de Paris
Commissaire : Anne-Marie Garcia – Conservatrice aux Beaux-arts de Paris
Scénographe et directeur artistique : Robert Carsen
Du mardi 26 octobre 2010 au dimanche 9 janvier 2011
Du mardi au dimanche de 13 h à 19 h
Tarif 6 €, tarif réduit 4 €
Beaux-arts de Paris, l’école nationale supérieure
Galeries d’exposition
13 quai Malaquais
75006 Paris
Métro Saint-Germain-des-Prés
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