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Charcot, une vie avec l’image 6 Église Saint-Louis, Hôpital Universitaire de la Pitié-Salpêtrière

26 mai 2014
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charcot

Charcot, une vie avec l’image

Du 12 mai au 9 juillet 2014
Tous les jours de 9h30 à 18h,
sauf le samedi de 11h à 18h
Tarif Entrée libre

Église Saint-Louis, Hôpital Universitaire
de la Pitié-Salpêtrière
83, bd de l’hôpital
75013 Paris 

Du 12 mai au 9 juillet 2014

À la croisée de la médecine, de l’histoire de l’art et de la création plastique contemporaine, l’exposition Charcot, une vie avec l’image établit, à l’instar de l’œuvre de l’illustre professeur de là Salpêtrière, reconnu comme le père de la neurologie et de la psychiatrie moderne, une circularité entre observation, texte et image, à travers une scénographie accessible au plus grand nombre.

Installée au cœur de l’ensemble hospitalier de la Pitié- Salpêtrière de l’Assistance Publique- Hôpitaux de Paris (AP-HP), l’église Saint-Louis est l’écrin dans lequel l’exposition se tiendra du 12 mai au 9 juillet2014, réactivant le lien entre la figure de Jean-Martin Charcot (1825-1893), qui pratiqua dans cet hôpital à partir de 1862, et sa méthode de recherche. Déterminante pour les avancées de la médecine moderne, celle-ci était en prise directe avec la vie et les souffrances des patients. Charcot, une vie avec l’image constitue un double hommage, autant qu’un manifeste, en direction de Charcot et de son travail, mais également de celles et ceux, patients anonymes ou célèbres, qui affrontent la maladie psychique. Cette exposition est l’aboutissement de travaux scientifiques menés depuis plus de dix ans par Catherine Bouchara, médecin à la Pitié-Salpêtrière. Outre le musée de l’AP-HP et le fonds Charcot de l’Université Pierre et Marie Curie, la commissaire et auteur du livre Charcot, une vie avec l’image (2013, Éditions Philippe Rey) a eu accès aux archives de la famille Charcot et a retracé l’exemplarité de son parcours et de sa méthode.

La scénographie imaginée par Philippe Pumain s’organise en 3 temps : une première séquence à la fois chronologique et thématique dans la nef Ouest, illustrant le parcours de Charcot au travers de dessins originaux, de montages audiovisuels thématiques ainsi que d’agrandissements d’œuvres mises à l’échelle du lieu ; une deuxième séquence, sous la coupole centrale – où le cercueil de Charcot avait été exposé à sa mort – centrée autour de l’évocation d’une leçon de Charcot et de 3 objets emblématiques, dont la robe de l’Institut ; une troisième séquence, dans la nef Est et la chapelle de la Vierge, consacrée aux travaux d’artistes contemporains faisant écho à l’œuvre de Charcot. Le Professeur Charcot révèle, par la plume, le crayon et l’aquarelle, le lien entre la science et l’art. Une sélection de dessins, manuscrits, l’épure des croquis originaux tracés dans et hors les murs de la Salpêtrière, en voyage, inspirent ses travaux. Le laboratoire de photographie monté dans son service affirme un nouveau rapport à l’image, inscrit dans le mouvement du siècle, celui du pré-cinématographe. Enfin, une partie conséquente de l’exposition sera consacrée aux prolongements contemporains de la pensée en images de Charcot mais également au rapport entre art et santé mentale. Des œuvres d’Ernest Pignon-Ernest, Mâkhi Xenakis,Dorris Haron Kasco, Mario Benjamin, Benoît Luyckx, Isabelle Plat, David Cohen et Renatto Bonetti seront présentées, ainsi que des travaux d’enfants et adolescents hospitalisés réalisés à la Pitié-Salpêtrière et une oeuvre collective monumentale exécutée dans les ervice gériatrie de l’hôpital Charles-Foix.

3 questions à Catherine Bouchara, commissaire de l’exposition

Pourquoi faire une exposition sur Charcot aujourd’hui ? Vous travaillez sur son œuvre depuis plus de dix ans : en quoi cette figure de la neurologie et de la psychiatrie modernes vous semble importante ? Pendant dix ans, cette œuvre n’a effectivement jamais cessé de me captiver : cette expérience du dessin inséparable de l’écrit est le passage essentiel pour transmettre une vision au visiteur de l’exposition. Grand médecin, Jean-Martin Charcot incarne une certaine maitrise dans l’alliance entre la science et l’Art. Observateur qui ne se prend pas pour un artiste, il dessine la forme pour comprendre. C’est assez réjouissant d’entendre Charcot déclarer : « L’homme normal, que veut-on dire par là ? S’il existait ce serait un monstre ». Clinicien érudit, enseignant, il s’interroge et interroge. L’époque Charcot est celle d’un siècle en mouvement, la révolution industrielle en marche, trois expositions universelles traverse sa vie (1825-1893). La science expérimentale triomphe avec Claude Bernard, Pasteur, inspire les romanciers comme Zola. On découvre la photographie, les portraits de Nadar, juste avant le cinématographe, et dans l’appel au voyage, l’intrépidité et l’intolérance de la colonisation. « Il exerçait une influence de contact », déclarait Henri Debove, l’un de ses compagnons de voyage. Charcot, figure de la Salpêtrière, nourrit les rumeurs les plus ambivalentes et contradictoires. J’ai voulu savoir ce qu’il en était, remonter aux sources directes venues de Jean-Baptiste, son fils, explorateur, aller à la découverte des notes personnelles données à l’Université et à l’Assistance Publique, au musée de l’APHP, à l’université Pierre et Marie Curie, aux images conservées dans son ancienne maison de campagne.

L’ensemble m’intriguait, la lecture haute en couleurs de ses leçons, l’absorption dans le dessin qui jaillit des feuilles d’observation, un ensemble d’inédits. Anne-Marie Vallin Charcot m’a ouvert l’accès à l’univers intime de son arrière-grand-père, à ses travaux d’artisan nourris aux sources du voyage.

En lien avec ses activités hospitalières, Charcot consultait d’Europe en Afrique, copiait dans la tradition des peintres dans les musées, et je le retrouvais sur les traces d’Eugène Delacroix en voyage au Maroc. J’ai souhaité partager et faire découvrir cette vision de Charcot, une pensée qui fouille par le trait et se cherche sans complaisance. Sa main griffonne, noircit des feuilles entremêlées de dessins, calligraphies, trace les figures qu’il a incorporées ; il circule entre voir et penser.

À propos de la méthode de Charcot, vous dites dans votre livre Charcot, une vie avec l’image (Éditions Philippe Rey, 2013), que le professeur de la Salpêtrière « établit une circularité entre observation, texte et image ». Quels sont les points qui vous semblent fondamentaux dans la manière dont travaille Charcot, à l’aune des avancées permises par vos propres recherches ?Tout en citant Shakespeare, Dante, Molière ou Bacon, Charcot tente d’objectiver le réel par l’approche biologique, la recherche des lésions post mortem, les enregistrements, les courbes, les volumes, la photographie confiée à ses collaborateurs. Reliant l’art à la science, le progrès de la médecine à l’évolution des techniques, aujourd’hui à l’évidence Charcot s’en référerait à l’imagerie médicale. On ledit artiste, Paul Richet l’a comparé un jour à Léonard, mais Charcot ne signe pas ses dessins d’hôpital, ce statut ne le concerne pas. Par l’oreille et l’œil, il écoute et regarde : l’observation passe par son propre corps. C’est pourquoi il croque, tout à la fois, l’être et le sujet d’étude médicale. En quête d’une compréhension globale, il explore la physiologie du système nerveux et aborde la perception, les émotions, approche une étude de l’inconscient. Ce que l’observation des patients lui a enseigné, sa main l’a dessiné, et retranscrit en figure puis en schéma, en vue synthétique. Confronté à l’hystérie, il cherche et explore le psychisme là où personne ne l’attend, l’hypnose, aux confins du rationnel et de l’irrationnel, c’est-à-dire de l’humain. Sa liberté d’explorer questionne, ses choix passent avant le désir de médailles. Il pratique sur trois niveaux : clinique, recherche et enseignement. Il s’engage avec les collaborateurs les plus pointus de son époque, (Ribot, Binet, Spencer, Bain, Pierre Janet…) et accueille le Dr Freud, pendant six mois. Freud est alors un jeune stagiaire en neurologie : Charcot ouvre les voies entre les disciplines, médecine, physiologie, psychologie, philosophie, l’anthropologie, l’éthologie. « Cherchez le rêve », écrit-il dans ses notes en titrant le 9 mai 1892, trois mois avant sa mort, une dernière leçon sur l’influence des rêves, l’apparition de symptômes corporels à la suite d’un rêve. L’exposition établit des liens entre santé mentale et art, y compris contemporain. De quel ordre sont-ils ? Le visiteur de l’exposition parcourt, dans la chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière, le trajet de Charcot menant de l’observation du corps aux états indicibles de la maladie mentale.

 

La nef Lassay

À l’est, dans la première nef, la nef Lassay aux baies occultées place Jean-Martin Charcot dans sa chronologie. Le visiteur observe à son tour le corps, l’hystérie, le travail par hypnose menant à l’étude des émotions et à l’inconscient selon une succession de dessins originaux, schémas, photographies et courts modules audiovisuels. Sur des tirages à grande échelle, seize dessins choisis parmi les plus remarquables occupent la partie supérieure des parois, créant un dialogue avec l’architecture du lieu. Les dessins présentés sur la paroi Sud découvrent sur une même ligne, à hauteur du visiteur, Charcot au sein de la Salpêtrière. En face, sur la paroi Nord, c’est un « hors-les-murs de la Salpetrière » : Charcot se montre plus intime, avec ses dessins de voyage, correspondances illustrées, ses choix en photographie. Trois « épis » placés à la perpendiculaire des parois rythment la progression du visiteur tout en ménageant une percée visuelle dans l’axe menant à la nef centrale. Images et manuscrits, sculptures et moulages répartis sur les épis puisent dans des thèmes récurrents de Charcot. À l’extrémité de chaque épi, de courts modules audiovisuels, offrent une autre vision sensible : Charcot à un instant t de sa trajectoire

La nef centrale

Ce parcours chronologique mène sous le dôme de la nef centrale aux baies elles-aussi occultées. Dans cet espace, où le cercueil de Charcot a été exposé avant son inhumation, sont disposés trois objets emblématiques – sa robe de l’institut, son tablier blanc d’anatomo-pathologiste et une sculpture, la grue conservée dans le cabinet de travail de la maison de Neuilly. Chacun introduit symboliquement un espace de transmission, la recherche et l’imaginaire. Trois projections rassemblent cette vision de Charcot : la « leçon » sur la possession dans l’art recréée à partir d’un manuscrit inédit, le tableau phare d’André Brouillet d’une grande leçon à la Salpetrière, la troisième est un puits d’images où apparaissent alternativement le Schéma de l’inconscient et le Dessin sous haschisch lui-même, surplombé par la sculpture de l’oiseau grue, qui répond à la figure au trait dans ce dessin.

La chapelle de la Vierge

Le visiteur découvre en passant par la chapelle de la Vierge, Extases, œuvre d’Ernest Pignon-Ernest, présentée dans l’espace pour lequel l’artiste l’a conçue dès l’origine.

La nef Mazarin

Dans la continuité logique de cette installation, la nef Mazarin, elle, reste à la lumière du jour. Cette nef située à l’Est met en regard les œuvres contemporaines et les œuvres réalisées par les adolescents hospitalisés dans le service de psychiatrie du Professeur David Cohen. Lui-même présente une installation réalisée avec Renato Bonetti. Ici, en réponse aux œuvres contemporaines, les statues de la nef Mazarin sont éclairées comme des œuvres d’art, alors que dans la nef Lassay surgissaient des fragments – pieds, mains et visages à partir des statues de la Chapelle dans une mise en dialogue direct avec les œuvres de Jean-Martin Charcot. Dans la nef Mazarin, les artistes contemporains participent au travail sur l’art et la santé mentale. Face aux Fous d’Abidjan de Dorris Harron Kasko, l’on se souvient de la possédée noire reçue à la Salpêtrière par Jean-Martin Charcot. Comment se crée le contact entre le sculpteur Benoît Luyckx, le peintre Mario Benjamin, Isabelle Plat et les créations des jeunes enfants et adolescents? L’oeil du visiteur en décide. À l’autre extrémité, un nouveau pont se tend vers une création collective, La Souvenance, réalisée par des personnes âgées de l’hôpital Charles-Foix. Comment apprivoiser la folie et vivre ? Ambre et Camille, sorties d’une expérience psychiatrique, en portent témoignage dans leurs courts métrages. En dehors de la chapelle, sur le parvis, Mâkhi Xenakis interprète son oeuvre sculpturale Les Folles de la Salpêtrière.

L’art et la transformation, la santé sont en œuvre dans l’acte créatif. L’ensemble résonne à la fois pudique et expressif, touche à l’essentiel sans qu’il soit nécessaire ou même tout simplement possible de tout en expliquer. « L’idée du mouvement, disait Charcot, c’est déjà le mouvement réalisé » : belle métaphore du changement, ne trouvez-vous pas ?
 

Prolongements contemporains

Mâkhi Xenakis

Née à Paris à 1956, où elle vit et travaille. Mâkhi Xenakis dessine, sculpte et écrit, de manière régulière et autonome. Autodidacte, elle séjourne de 1988 à 1989 à New York, grâce à la bourse de la « Villa Médicis Hors les murs » (section peinture) et y fait une rencontre décisive avec Louise Bourgeois. Son travail de sculpture et de dessin figure dans des collections publiques telles que le FNAC, le Centre Pompidou, la Manufacture nationale de Sèvres, la Manufacture des Gobelins. Ses livres sont publiés aux éditions Actes Sud.

www.makhi-xenakis.com
 

Ernest Pignon-Ernest

Né en 1942 à Nice. Il vit et travaille à Ivry-sur-Seine.

Représenté par la galerie Lelong, Paris. Parmi ses expositions récentes, on compte Prisons à la galerie Lelong, Paris, du 16 janvier au 29 mars 2014 et son exposition personnelle à la maison des Arts de Malakoff du 25 janvier au 30 mars 2014.

www.pignon-ernest.com

David Cohen et Renato Bonetti

David Cohen est né en 1964 à Paris, où il vit et travaille. Ancien élève de l’École normale supérieure, médecin psychiatre, docteur en neurosciences, artiste-peintre, il est professeur à Université Pierre & Marie Curie (UPMC), chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, membre du groupe intégration multimodale, interaction et signal social (IMI2S) de l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (ISIR), unité mixte de recherche (UMR 7222) rattachée au CNRS et à l’UPMC. Depuis juin 2013, il est également membre du comité des gouverneurs de la Bezalel Academy of Arts and Design de Jérusalem. Renato Bonetti est né en 1962 à Rudiano (Italie). Il vit et travaille à Pietrasanta (Italie). Diplômé de l’Académie des beaux-arts de Carrare, Renato Bonetti a participé à de nombreuses expositions en Italie et travaille régulièrement à la fondation Arkad de Nicolas Bertoux et Cynthia Sah, dans la région de Pietrasanta.

 
Dorris Haron Kasco

Né en 1966 à Daloa (Côte d’Ivoire).

Photographe représenté par Revue Noire, Paris. Entre 1987 et 1989, après trois années de formations en France, Dorris Haron Kasco s’attache d’abord à une photographie de mode, à l’époque où Abidjan découvrait les talents de ses stylistes : « Le couturier embellit un corps, au photographe de l’exalter. » Il expose en 1990 La Femme masquée, puis Bassam la vieille en 1991, un ensemble d’images de ce que fut la première capitale ivoirienne. Son exposition Ils sont fous, on s’en fout, présentée au centre culturel français d’Abidjan en octobre 1993, puis aux 1res Rencontres de la photographie africaine à Bamako en 1994 par Revue Noire – qui publie alors son livre Les Fous d’Abidjan –, est le fruit de trois années de travail inaugurant une recherche sur la ville africaine et ses laissés-pour-compte. À la suite, il travaille pendant trois ans sur les enfants des rues d’Abidjan.

Mario Benjamin

Né en 1964 à Port-au-Prince, où il vit et travaille.

Mario Benjamin est une personnalité à part dans le paysage artistique tant de la création haïtienne que de l’art contemporain. Ses installations et performances cherchent à exprimer plus la poésie d’un espace qu’une revendication de notre (de sa) société. Et sa peinture, alors même que notre époque laisse peu de place à cette discipline, fait resurgir en nous les appréhensions de la vie et le trouble de la mort. Son œuvre a été présentée dans les plus grandes manifestations internationales, dont les biennales de Venise (2001, 2011), São Paulo (1998), La Havane (1997, 2009) ou Gwangju (2008).

 
Benoît Luyckx

Sculpteur français, né en 1955 à Alger de père belge et de mère espagnole. Il a exposé dans diverses galeries en Europe et dans le monde (JGM à Paris, Amaury Taittinger à New York, Jeane Bastien à Bruxelles…). Il est présent dans d’importantes collections et fondations, dont Het Depot, aux Pays- Bas, et la Villa Datris (Fondation pour la sculpture contemporaine, récemment implantée à Paris.) Il a son atelier à Paris.
 

Isabelle Plat

Née à Lyon en 1957.

Vit et travaille à Paris et à New York.

Isabelle Plat a notamment réalisé des commandes monumentales basés sur des technologies énergétiques durables, dont Fontaine à Air, Salon-de- Provence (2008) Éolienne Bijoux – Un vent nouveau pour une économie poétique, port de Shanghai (2004), ou le Cloporium, fumoir paradoxal, Université de Nancy (2003).

www.isabelleplat.com

Œuvres des patients

Les pièces montrées lors de l’exposition ont été réalisées par l’« Atelier du voir » pour les enfants et adolescents hospitalisés à la Pitié-Salpêtrière, créé le Pr Cohen et Patrick Bretagne, professeur de la Ville de Paris section « Arts visuels », et par les personnes âgées de l’atelier « Le Forum », au sein de l’hôpital Charles-Foix d’Ivry.

À propos des rapports entre art et santé mentale

Selon le Pr David Cohen, les soins issus de la psychothérapie à médiation artistique, différenciés de l’occupationnel, consistent en « un processus et donc un certain nombre d’objectifs que l’on souhaite promouvoir parce que l’on considère qu’ils pourraient participer à un mieux-être ». Restaurer le plaisir d’apprendre chez les enfants, voire permettre l’apprentissage ; travailler l’articulation à l’autre – l’autre pouvant être un soignant ou un patient, autrement dit un adulte ou un pair, soit « faire expérience commune » – ; faire aussi l’expérience de la créativité : autant d’objectifs simultanés servant en parallèle à travailler l’estime de soi. « On doit reconnaître que les soins culturels sont une fantastique opportunité de restaurer en partie [une] estime de soi défaillante », remarque à ce propos David Cohen. Un objectif qui en découle est « celui de pouvoir se montrer à travers une projection individuelle ou commune. Se montrer engendre toujours un double mouvement de confrontation, à la fois externe, puisqu’il s’agit de supporter le regard des autres – qui peut en retour nourrir encore plus la restauration de l’estime de soi –, mais également interne, puisqu’il s’agit aussi de surmonter ses peurs, ce qui a en soi une valeur thérapeutique en offrant au sujet l’expérience d’un sentiment de maîtrise. »

 

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