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Chagall et l’avant-garde russe – musée de Grenoble

17 mars 2011
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Chagall_et_lavant-garde_russe_Grenoble

Plus de 150 œuvres issues des collections du Musée national d’art moderne permettent de retracer une période particulièrement féconde de l’histoire de l’art du XXème siècle, l’avant-garde russe, avec comme fil conducteur l’univers fascinant d’un des grands poètes de la peinture moderne : Marc Chagall.

Les expositions hors-les-murs du Centre Pompidou visent à mettre en valeur la collection du musée national d’Art moderne en l’exposant dans d’autres institutions. A Grenoble, l’institution parisienne présente pour la première fois dans cette ampleur les plus belles œuvres de sa collection d’art russe, et met en évidence les rapports que Chagall a entretenu avec le milieu artistique de l’avant-garde russe. 

L’exposition qui rassemble de manière tout à fait exceptionnelle plus de 150 pièces et réunit 24 artistes autour de Chagall met en perspective la naissance et l’épanouissement de cette avant-garde, du néo-primitivisme au constructivisme, en passant par les collaborations avec le monde du spectacle.

Le parcours de l’exposition

Le parcours débute avec des œuvres de jeunesse de Chagall : des peintures et des gouaches réalisées à Vitebsk et à Saint-Pétersbourg qui traduisent la profonde originalité de son univers. Imprégnées de culture populaire russe et nourries de spiritualité juive hassidique, ces œuvres offrent une vision très personnelle du monde et de la vie, dans un langage plastique d’une totale liberté et d’une intense poésie. 
D’autres artistes se dégagent de l’héritage académique en empruntant comme Chagall au folklore russe : c’est le cas de Mikhaïl Larionov et Natalia Gontcharova et de leurs peintures néo-primitivistes. C’est le cas aussi de Kandinsky qui intègre dans l’Almanach du Cavalier Bleu de nombreuses références à l’art populaire. Une influence illustrée par la présentation de quelques icônes et gravures de la fin du XIXe siècle issues du legs Nina Kandinsky.

Les années qui précèdent la révolution soviétique voient s’écrire les plus belles pages de l’art russe du XXe siècle. L’exposition met en valeur de grands chefs-d’œuvre comme Double portrait au verre de vin ou Les Portes du cimetière qui synthétisent admirablement l’art de Chagall après son premier séjour parisien et sa découverte du cubisme et de Delaunay.
Vient ensuite la période d’avant-guerre, marquée par de multiples échanges entre la France et la Russie. Un brassage d’hommes et d’idées que l’on retrouve dans les créations de la communauté russe de Paris avec des peintres comme Pougny (Puni) et Survage ou des sculpteurs comme Archipenko et Zadkine. Le Kandinsky de la fin des années dix est ici figuré à la fois par une série de paysages russes, étonnants et hauts en couleurs qui représentent le village d’Akhtyrka en 1917, et par l’un des grands chefs-d’œuvre abstraits de cette période, Dans le gris.

L’exposition évoque ensuite l’avènement du suprématisme en 1915 en réunissant, autour de la fameuse Croix noire sur fond blanc, plusieurs autres œuvres de Malévitch ainsi que de Lissitzky et de Pougny ; puis le constructivisme présenté à travers un ensemble de peintures, reliefs, photographies et documents rares que couronne le Modèle du monument à la Troisième Internationale de Tatline. D’une hauteur supérieure à celle de la Tour Eiffel, ce monument n’a jamais été construit. L’exposition présente dans le patio du musée l’unique version du modèle encore existante aujourd’hui.
Des projets sur l’architecture, le cinéma et le théâtre mettent en évidence la diversité des formes employées par les artistes russes dans ce moment historique où l’art débordait les genres et les catégories. Ainsi, après la présentation du fameux film expérimental, L’homme à la camera de Dziga Vertov, on découvre des projets de costumes et de décors de théâtre de Kandinsky, d’Alexandre Exter et de Chagall avec des études pour son chef-d’œuvre : le décor du théâtre juif Kamerny, construit à Moscou en 1920-1922.

Le parcours s’achève avec une reconstitution réalisée pour l’exposition « Paris-Moscou » en 1979 au Centre Pompidou du « Club ouvrier » conçu en 1925 par Rodtchenko. Une évocation de cette grande exposition qui marqua les esprits en son temps et contribua de manière décisive à l’enrichissement des collections nationales dans le domaine de l’art russe.

Chagall et l’avant-garde russe

Tarif unique 8€. Gratuit tous les jours pour les moins de 26 ans et les demandeurs d’emploi, et pour tous, le premier dimanche de chaque mois 

Musée de Grenoble
5, place de Lavalette
38010 Grenoble

www.museedegrenoble.fr

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