C’étaient des enfants – Hôtel de Ville de Paris
En juillet 1942, près de 14’000 Parisiens ont été arrêtés par la police française et, pour une large part, rassemblés au Vélodrome d’hiver. Parmi eux de nombreux enfants. En cette année 2012, soixante-dixième anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv’, la Mairie de Paris a voulu honorer leur souvenir et celui des milliers de leurs camarades qui ont survécu à la Shoah, grâce à l’action de réseaux de sauvetage ou à la solidarité de Parisiens qui incarnèrent l’honneur de notre capitale.
Le sort des enfants juifs est au coeur de la Shoah. Le choix d’identifier, de persécuter, d’arrêter, de déporter et d’exterminer jusqu’aux nourrissons est l’indice ultime de la radicalité de ce que les dirigeants nazis ont qualifié de « Solution finale de la question juive ». Dans l’ensemble de l’Europe, 1’500’000 enfants juifs ont été tués. Parmi eux, 11’400, dont 2’000 n’avaient pas six ans, ont été déportés depuis la France ou ont trouvé la mort dans l’un des camps d’internement installés sur le territoire. La majorité de ces jeunes victimes étaient de petits Parisiens. Deux-cents seulement sont revenus vivants.
Près de 80 % des enfants juifs qui résidaient à Paris en 1939 ont cependant survécu à la guerre grâce à la mobilisation de leurs parents, des réseaux de résistance juive et de la solidarité active de nombreux Parisiens. « Survivants », « enfants cachés », « rescapés », les termes sont nombreux pour désigner ces enfants qui ont échappé aux déportations. Ils recouvrent autant d’expériences individuelles et invitent à s’interroger : survivre et après ? La complexité et la diversité de ces enfances juives confrontées à la Shoah est au coeur de cette exposition. Les enfants comme sujets de cette histoire – selon la formule de Serge Klarsfled. L’histoire du point de vue des enfants.
Cette exposition présente de nombreux documents inédits, issus de collections particulières comme, par exemple, ce journal tenu en juillet 1942 par cette adolescente juive parisienne, membre des Éclaireurs israélites, qui parcourt Paris le jour de la rafle du Vel’d’Hiv’ afin de porter secours à des enfants laissés seuls. Ces lettres, photographies, dessins et documents officiels couvrent non seulement la période de l’Occupation mais également l’immédiat après-guerre où, pour beaucoup d’enfants juifs, les difficultés demeurent. Cette lettre écrite par l’oncle d’une petite fille juive, devenue orpheline, à cette famille non-juive qui l’a élevée avec amour pendant plusieurs années donne la mesure du drame : la profonde reconnaissance le dispute à la décision de reprendre l’enfant pour l’élever dans un environnement familial le plus proche de celui qu’elle a connu avant-guerre.
C’étaient des enfants
Du 26 juin au 27 octobre 2012
Ouvert tous les jours sauf dimanche et jours fériés de 10h à 19h
Entrée libre
Hôtel de Ville de Paris
29, rue de Rivoli
75004 Paris
M° Hôtel de Ville
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– Les grandes expositions parisiennes en octobre 2012
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