Cathédrales 1789-1914 : un mythe moderne – musée des Beaux-Arts de Rouen
Cathédrales 1789-1914 : un mythe moderne Du 12 avril au 31 août 2014 Plein tarif : 9 € Musée des Beaux-Arts de Rouen Accès en train : |
Du 12 avril au 31 août 2014
Ce projet d’exposition propose d’explorer, à la lumière du rapport franco-allemand, un thème qui n’a jamais été abordé jusqu’ici : la place de la Cathédrale dans l’imaginaire artistique et dans le débat national, depuis Goethe et Victor Hugo jusqu’à la première guerre mondiale. Il réunit deux villes, qui chacune conservent une cathédrale mondialement renommée, et deux musées, considérés parmi les plus remarquables d’Europe, à la fois pour leurs collections et leur programmation. L’exposition réunira environ 250 œuvres, peintures, objets d’art, photographies, maquettes, couvrant un siècle d’aventures artistiques franco-allemandes. Après avoir sombré dans l’oubli pendant plusieurs siècles, la cathédrale gothique, qui incarne par excellence l’architecture monumentale du Moyen-Âge, a connu au XIXe siècle une renaissance inattendue, devenant un emblème de l’identité nationale, pour la monarchie comme pour l’Empire ou la République. Par une constante référence au passé, elle a été utilisée comme surface de projection non seulement par les adeptes de la religion et de la foi, mais aussi par leurs adversaires. Aujourd’hui encore, la restauration d’innombrables cathédrales françaises et l’achèvement de la cathédrale de Cologne, menés au XIXe siècle, sont les signes visibles de l’esprit de cette époque. On sait rarement combien la cathédrale gothique a également servi de sujet en poésie, musique, peinture et au théâtre ou à l’opéra au cours du XIXe siècle, fournissant une inépuisable source d’inspiration à de très nombreux écrivains, compositeurs, artistes plasticiens et décorateurs. À considérer le nombre et la diversité de peintres ayant éternisé les formes architecturales gothiques sur la toile, on ne peut que conclure à la présence d’un phénomène fondamental dans la culture francoallemande, qui n’a jamais été traité dans une exposition. L’exemple le plus célèbre est la série que Monet consacre à la cathédrale de Rouen. Elle doit être comprise non seulement comme une expérience plastique, mais aussi comme le produit d’un long processus d’appropriation du monument par la nation. De ce point de vue inédit, nous suivrons les grands mouvements de convection qui l’ont précédé dans le débat autour du patrimoine monumental au XIXe siècle, puis les réappropriations de l’image de la cathédrale après Monet, la cristallisation de ce motif en tant que symbole national de part et d’autre du Rhin, jusqu’au traumatisme du bombardement de la cathédrale de Reims. Le parcours se termine sur une vision de la cathédrale moderne à travers les œuvres de grandes figures de l’art moderne et contemporain. |
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