“Carlo Zinelli, cinquante ans d’héritage artistique” : l’art brut à l’honneur de la nouvelle exposition de l’Appart Renoma
Après son lancement à Strasbourg à la Galerie Ritsch-Fisch de Richard Solti et son étape new-yorkaise à l’Outsider Art Fair, l’exposition Carlo Zinelli, cinquante ans d’héritage artistique atterrit du 3 avril au 17 mai 2024 à Paris à l’Appart Renoma, qui confirme sa programmation d’excellence dans le domaine de l’art brut et des manifestations artistiques qui sortent des sentiers battus.
En dialogue avec sa participation à Art Paris, la Galerie Ritsch-Fisch honore l’Appart Renoma en lui confiant cette exposition rétrospective inédite qui célèbre le cinquantième anniversaire de la disparition de l’artiste hors du commun, Carlo Zinelli dit “Carlo”. Plus de vingt œuvres de Carlo dans sa période allant de 1960 à 1973 sont présentées : peintures, peintures recto-verso et sculptures en bronze qui offrent une plongée profonde dans l’univers créatif de cette figure majeure de l’art brut dont la production continue de fasciner et d’inspirer le monde entier.
Cette figure de proue de l’art brut, qui en a aujourd’hui largement dépassé les frontières, a acquis une reconnaissance internationale et son œuvre a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles comme à la Biennale de Venise, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ou au Museo di Castelvecchio de Vérone. Son œuvre est également présente dans de prestigieuses collections privées et publiques dans le monde comme la collection de l’Art Brut de Lausanne, le Centre Pompidou à Paris, la Collection du Musée d’art moderne Lille Métropole, ou l’American Folk Art Museum à New York.
À propos de Carlo Zinelli
Carlo Zinelli, le sixième enfant d’une fratrie de sept, est né le 2 juillet 1916 à San Giovanni Lupatoto, dans la province de Vérone en Italie. Son père est menuisier, sa mère décède deux ans après sa naissance. À l’âge de neuf ans, Carlo quitte son village natal pour travailler dans les champs au service d’une famille proche de la sienne. En 1934, il s’installe à Vérone, où il commence à travailler comme apprenti boucher aux abattoirs municipaux. C’est à cette époque que Carlo développe une passion pour la musique et le dessin.
Après avoir accompli son service militaire en 1938, Carlo est enrôlé dans un bataillon de chasseurs alpins et participe à la guerre d’Espagne l’année suivante. Cependant, il revient deux mois plus tard, profondément marqué par cette expérience. Il passe deux ans en convalescence avant d’être réformé à la fin de l’année 1941. De 1941 à 1947, Carlo alterne entre des périodes de travail et des crises qui le conduisent à être périodiquement hospitalisé en hôpital psychiatrique, où il subit des électrochocs et des traitements à
l’insuline. Le 9 avril 1947, il est interné définitivement en raison de sa schizophrénie paranoïde. À partir de ce moment, Carlo sombre peu à peu, s’isolé et perd l’usage courant du langage.
À partir de 1955, Carlo commence à manifester de véritables pulsions créatives. Les surveillants le trouvent régulièrement en train de graver sur les murs ou de dessiner des motifs au sol. Deux ans plus tard, il bénéficie de l’ouverture d’un atelier d’expression graphique à San Giacomo, dirigé par le sculpteur écossais Michael Noble. Ils ont à leur disposition du matériel tel que des pinceaux, de la gouache, du papier, du fusain et des crayons, mais aucune consigne de travail ne leur est imposée.
Carlo devient rapidement un participant assidu de l’atelier, passant près de huit heures par jour à peindre et dessiner. En 1959, Vittorino Andreoli, alors étudiant en médecine, se passionne pour l’œuvre de Carlo. Après le départ de Noble, il devient le médiateur de son travail, notamment auprès de Jean Dubuffet, qui initialement doutait de la spontanéité de ses créations, mais qui finalement acquiert une soixantaine de dessins.
Devenu psychiatre, Andreoli accompagne souvent Carlo lors de ses sorties, l’emmenant parfois voir des expositions d’art moderne. Rapidement, des expositions de l’œuvre de Carlo sont organisées, d’abord dans une galerie à Vérone, puis à Milan et Rome. Carlo est même le seul peintre italien présent à l’exposition Insania Pigens à la Kunsthalle de Berne en 1963.
À partir de 1969, la production artistique de Carlo ralentit après son transfert au nouveau siège de l’hôpital. Cependant, il continue à peindre jusqu’en 1973, avant de décéder des suites d’une pneumonie le 27 janvier 1974 à l’hôpital de Chievo, à Vérone.
[Source : communiqué de presse]
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