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Captives – thriller d’Atom Egoyan

16 mai 2014
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Captives

D’Atom Egoyan

Avec Ryan Reynolds, Rosario Dawson, Scott Speedman, Mireille Enos, Kevin Durand et Alexia Fast

Durée : 112 min

Sortie le 1 octobre 2014

Sortie le 1 octobre 2014

Projeté au festival de Cannes le vendredi 16 mai, le dernier long-métrage d’Atom Egoyan est en compétition parmi les films de la Sélection Officielle de cette édition 2014.

Synopsis

8 ans après la disparition de Cassandra, quelques indices troublant semblent indiquer qu’elle est toujours vivante. La police, ses parents et Cassandra elle-même, vont essayer d’élucider le mystère de sa disparition. 
 

AtomegoyanExtrait de l’interview d’Atom Egoyan (propos receuillis par ARP Sélection)

« Captives » est-il un thriller ?

Absolument, puisqu’il s’agit d’une jeune fille qui a été kidnappée et qui, huit ans plus tard, va réussir à organiser sa propre évasion. Elle s’appelle Cassandra, en référence à la mythologie grecque, dans laquelle Cassandre s’exprime souvent par énigmes, mais est aussi capable de lire l’avenir. Dans le film, Cass fournit à Matthew, son père, un indice sous la forme d’une énigme que lui seul peut déchiffrer. C’est ainsi qu’elle met en place la possibilité d’échapper enfin à son ravisseur.

Le titre est au pluriel. A part le personnage de Cass, à quelles autres « captives » le titre fait-il référence ?

Tina, la mère de Cass, est captive de son chagrin. Depuis la disparition de sa fille, elle a rompu avec son mari. Elle rend visite à Nicole, la femme enquêtrice, chaque année, comme un rituel, dans l’espoir de retrouver sa fille. Nicole elle-même, comme on le découvre au cours du film, est captive de son passé, qui explique aussi qu’elle soit autant investie dans son métier. Et le titre prendra pour elle un sens plus concret au cours du film…

Les hommes sont tout aussi captifs, prisonniers de leur passé. Le père, Matthew, qui ne se pardonne pas un moment d’inattention, et qui parcourt les routes, convaincu que lui seul peut retrouver sa fille. Et Jeffrey, l’inspecteur, dont le passé explique sans doute pourquoi il a autant d’a priori sur celui qu’il croit coupable. Dans “Captives”, les hommes font de mauvais choix, à un moment ou l’autre de l’histoire. Ce film montre aussi la faiblesse des hommes et la force des femmes.

Tina est hantée par le souvenir de son enfant mais aussi, très concrètement, par des objets précis…

Je trouve intéressant que Tina résiste si longtemps, bien qu’elle ait l’impression de devenir folle. Elle pense que l’apparition des objets ne peut être possible, ou que personne ne peut comprendre ce qu’elle vit. C’est un personnage très complexe. Elle en veut à son mari, Matthew, pour la disparition de leur fille. Donc, quelque part, elle accepte de subir cette cruauté, comme une punition méritée pour l’attitude qu’elle a envers lui.

Avez-vous consulté beaucoup d’enquêteurs de terrain ?

J’ai rencontré des enquêteurs venus de tous les horizons qui luttent contre la pornographie enfantine. En la matière, le Canada est à l’origine de nombreuses avancées majeures. Jusqu’en 1978, la pédopornographie n’était pas illégale aux Etats-Unis.

Un grand nombre de photos s’échangeaient au sein d’une grande communauté de collectionneurs. Après qu’elle eut été déclarée illégale, la pornographie enfantine a fait l’objet d’une étroite surveillance pendant 20 ans, ce qui a beaucoup diminué le trafic jusqu’à l’avènement d’Internet.
Depuis le milieu des années 1990, les technologies évoluent à une vitesse sidérante.

Chaque fois que la police fait une percée, la communauté des pédophiles trouve un nouveau moyen encore plus sophistiqué de dissimuler ses activités. La traque de ces criminels exige un travail extrêmement éprouvant. Au bout de 5 ans, il est fréquent que les enquêteurs changent d’unité.

Dans vos films, la réalité est souvent distordue, la même histoire est racontée sous des angles différents.

J’aime raconter des histoires qui impliquent le public dans la construction du récit, qui le font s’interroger sur le pourquoi et le comment. Pour cela, il faut un jeu d’acteur authentique et très juste, qui autorise cependant plusieurs interprétations. J’attends beaucoup du spectateur. A mon sens, regarder un film doit être une expérience totalement immersive.

Et j’espère qu’un tel degré d’engagement est récompensé – peut-être par une meilleure compréhension. Il faut se demander : Pourquoi vais-je voir ce film ? Que dois-je en attendre ? Qu’est-ce qui motive ces personnages, qu’est-ce qui influence leurs actes ? Vu l’excellence des acteurs, j’espère que le public se sentira touché par la trajectoire des personnages.

Chaque jour de tournage est une découverte, quand on voit les acteurs donner vie aux répliques. Les mots ne sont que la signalétique ; il appartient aux acteurs de décider à quel point ils s’impliquent et avec quelle célérité ils font le voyage.

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A découvrir sur Artistik Rezo:
– Cannes 2014: le jury, les attentes, les comptes-rendus
 

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