Cameron Jamie – Statuettes and Drawings – Galerie Nathalie Obadia
À la faveur d’une série inédite de dessins à l’encre de chine et de sculptures en céramique émaillée, émerge une galerie de personnages à l’étrangeté élégiaque, presque poignante, qui paraissent nous interroger sur la nature de la condition de l’homme et sa destinée tragique d’animal social.
Faisant mine de se détourner du visiteur pour se replier dans un univers autonome régi par ses propres lois, les sculptures de Cameron Jamie obligent le spectateur à en faire le tour pour venir leur faire face. De cette confrontation vitale peut naître une réaction de crainte, un mouvement de colère ou un élan d’amour. Tantôts mutiques ; tantôts déformés par un cri intérieur semblant résonner dans l’espace, les personnages peuplant les dessins et les sculptures de Cameron Jamie sont dépositaires de la même énergie cathartique.
Postérieures dans le parcours de l’artiste, les sculptures en céramiques sont le prolongement tridimensionnel des dessins que Cameron Jamie produit de manière prolifiques depuis le début des années 2000. De même que l’artiste laisse les caprices de l’encre tracer sur le papier un paysage accidenté de lignes biomorphiques, il permet aux sculptures de « déterminer leurs propres formes », retrouvant dans l’argile – support des premières créations de l’enfance – un rapport primitif, magique, à la substance organique.
« Beaucoup de ses créatures fragiles ne survivent pas jusqu’à l’exposition », explique Cameron Jamie. « Dans la céramique, Il y a beaucoup d’échec, de casse, une forte dimension expérimentale ». Les œuvres présentées dans l’exposition sont le fruit d’un « big bang », d’une rencontre alchimique entre des forces contraires. Allant plus loin que dans les premières céramiques qu’il a présentées à la Biennale de Berlin en 2010, l’artiste a travaillé le socle de ses sculptures à la main dans un véritable corps-à-corps avec la matière, produisant des objets artistiques non identifiés, à l’apparence mi-osseuse, mi-rocheuse, dans une gamme colorée allant du doré au marron.
En renouant avec la céramique – art du feu ancestral – Cameron Jamie en célèbre le caractère profondément temporel, séquencé par le rythme des cuissons et l’émaillage de l’argile. Au plus proche d’un cycle naturel, cette humilité de moyen et cette relation intime à la matière situent le travail de Cameron Jamie aux antipodes d’un art contemporain industriel et spectaculaire.
Cameron Jamie – Statuettes and Drawings
Du 10 septembre au 8 octobre 2011
Du lundi au samedi, de 11h à 19h
Vernissage le samedi 10 septembre
Galerie Nathalie Obadia
3, rue du Cloître Saint-Merri
75004 Paris
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