Brassens ou la liberté – Cité de la Musique
Tout le monde a chantonné un jour l’une de ses chansons : Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, Auprès de mon arbre et bien d’autres. Georges Brassens est installé dans la mémoire collective avec l’image parfois consensuelle du père tranquille que l’on chante en famille au coin du feu ou celle de l’ami qui nous rassure.
Il est temps de redécouvrir que derrière la figure fleurant bon la France d’antan, se cache un individu rare, hautement lettré, fin connaisseur des grandes figures de la poésie française, et aussi un formidable musicien pétri du swing et amoureux de Charles Trenet ; un libertaire qui choisira une voie individuelle plutôt que les combats collectifs, sans renier ses convictions, s’opposant à la guerre, à la morale bien-pensante ou à l’arbitraire de la justice et de la police ; une force tranquille, inébranlable dans le tourbillon du succès, qui n’a jamais suivi que sa petite musique intérieure.
Comment exposer Brassens ? Comment évoquer une personnalité si populaire mais si volontairement peu spectaculaire ? La Cité de la musique a voulu, au-delà des images stéréotypées, le faire découvrir sous un angle inédit et parfois surprenant. Elle a demandé au dessinateur et auteur Joann Sfar – le père du Chat du rabbin mais aussi réalisateur d’un premier long-métrage consacré à Serge Gainsbourg –, ainsi qu’a la journaliste Clémentine Deroudille, de transmettre leur passion pour Brassens. Les commissaires proposent un parcours à la fois ludique et didactique, incitant à la déambulation au milieu d’une forêt d’arbres, où le public découvrira de nombreux documents inédits, manuscrits et carnets exceptionnellement confiés par la famille et les proches du chanteur, mais également sons d’archives, images télévisuelles, photographies, guitares…
La scénographie de cette première rétrospective consacrée à l’artiste a été confiée à des artistes-décorateurs de cinéma. Christian Marti, Antoine Fontaine et Gladys Garot ont imaginé un écrin fait de matériaux bruts et de tulles tendus, créant plusieurs atmosphères dans lesquelles les visiteurs découvriront un Brassens immortalisé par les photographes Robert Doisneau, Jean-Pierre Leloir et Pierre Cordier. Les dessins de Joann Sfar, répartis tout au long du parcours, sont à l’image de son univers : sagace, drôle, déroutant. Mis en scène par le graphiste Philippe Ravon, ils dialoguent avec les œuvres ; illustratifs, monumentaux, ils éclairent à leur façon la vie de Brassens et racontent des histoires – celles qui ont émaillé la vie du chanteur comme celles que le dessinateur a imaginées pour le public.
Le parcours musical de l’exposition offre au public le Brassens qu’il aime et d’autres pépites inédites. Il permet d’entendre des archives sonores méconnues réunies par Clémentine Deroudille, et un univers musical confié au musicien Olivier Daviaud, rassemblant de nombreuses chansons de l’artiste, mais aussi plusieurs textes inédits.
L’exposition recèle aussi de multiples surprises pour que parents et enfants puissent partager l’exposition. Dans « Brassens ou la liberté », les enfants sont libres de faire ce qu’il n’ont pas le droit de faire habituellement : voler des bijoux, tirer les poils du chat, parler de travers, se prendre pour Brassens, toucher des guitares…
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Brassens ou la liberté
Du mardi au samedi de 12h à 18h
Nocturne les vendredi et samedi jusqu’à 22h
Le dimanche de 10h à 18h
Musée de la musique – Cité de la musique
221, avenue Jean-Jaurès 75019 Paris
www.cite-musique.fr
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